Dans le cadre du 115e anniversaire du CHU Sainte-Justine, 115 personnes racontent leur histoire et comment l’établissement a marqué leur vie... Cet anniversaire souligne également les 85 ans d’existence du Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME). Merci pour ces beaux témoignages, pour ces souvenirs de joie, de peine, de résilience et d’espoir. De nouvelles histoires à découvrir chaque mois!
Marie-France Langlet et son fils Lucas
« L’hôpital m’a soutenue pendant plus de 10 ans, il a sauvé ce que j’avais de plus précieux. » La maman n’allait pas en rester là…
« L’accouchement de Lucas a été magique », dit Marie-France, maman du petit garçon né en 1994, au CHU Sainte-Justine. Trois ans auparavant, elle avait accouché de sa fille, Delphine, au même endroit.
Le lendemain de sa naissance, Lucas développe une jaunisse très sévère. On l’amène à l’unité de néonatalogie de Sainte-Justine, où le personnel le traite rapidement, avec succès. Quelques semaines plus tard, on détecte un souffle au cœur chez Lucas. Des cardiologues de l’hôpital le prennent en charge et le suivent de près pendant quelques années. Par bonheur, la situation rentre dans l’ordre d’elle-même. « Après ces années de suivi, Lucas est devenu un garçon en assez bonne santé, comme les autres enfants », relate Marie-France.
À l’âge de 9 ans, en février 2004, malheur : Lucas est de nouveau admis à Sainte-Justine. Cette fois, la situation est vraiment grave. Il souffre d’une leucémie myéloïde aiguë, un cancer dont les chances de survie, 5 ans après le diagnostic, sont d’environ 25 % à l’époque. La vie de Marie-France bascule. S’ensuivent des traitements de chimiothérapie, de nombreux rebondissements (trop longs à raconter ici) et une greffe de moelle osseuse en janvier 2005. Les traitements et la greffe donnent d’excellents résultats et ont raison de la leucémie, de sorte que, en 2013, Lucas est considéré comme guéri. Il mène aujourd’hui une vie normale. « Il est acteur, il est heureux! Merci Sainte-Justine! », lance la maman.
Si les visites de son fils à Sainte-Justine se sont terminées en 2013, celles de Marie-France se sont poursuivies. « Quand mon fils a quitté l’hôpital, j’ai dit au Dr Duval, l’oncologue qui avait suivi Lucas, que je voulais aider, qu’on pouvait m’appeler pour quoi que ce soit », raconte-t-elle.
C’est ainsi qu’en février 2013, le Dr Duval propose à Marie-France de faire partie d’un comité qui a pour objectif d’améliorer le programme de greffe de moelle osseuse en instaurant un partenariat entre les familles et l’hôpital. Elle pousse ensuite plus loin son engagement en joignant le Comité des usagers – elle finira même par siéger au conseil d’administration –, puis devient « patiente partenaire » dans différents comités de réflexion. Fin 2017, le CHU Sainte-Justine lui propose de lancer le Bureau du Partenariat Patients-Familles-Soignants, un programme novateur que Marie-France accepte de porter sur ses épaules.
« Je considère avoir une dette envers l’équipe qui a soigné Lucas, de même qu’envers tout le personnel soignant de Sainte-Justine, confie Marie-France. Quand ton enfant souffre d’un cancer, il n’est pas suivi seulement au centre de cancérologie; ce sont les départements de cardiologie, de pneumologie, d’ophtalmologie, d’endocrinologie, d’allergologie, de médecine dentaire – et j’en passe – qui contribuent également. C’est une ‘’ armée ‘’ de gens qui soignent les enfants comme s’ils étaient les leurs. Ils ont sauvé mon Lucas… mais ils m’ont sauvée moi aussi. »
Merci Marie-France!
© photos : courtoisie