Dans le cadre du 115e anniversaire du CHU Sainte-Justine, 115 personnes racontent leur histoire et comment l’établissement a marqué leur vie... Cet anniversaire souligne également les 85 ans d’existence du Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME). Merci pour ces beaux témoignages, pour ces souvenirs de joie, de peine, de résilience et d’espoir. De nouvelles histoires à découvrir chaque mois!
Marie-Louise Bélisle-Latreille
Un beau sourire, ça vient d’abord du cœur. C’est ce que l’histoire de Marie-Louise nous enseigne…
Marie-Louise souffre d’une agénésie dentaire et d’une malocclusion depuis sa naissance. De 9 à 14 ans, elle a été suivie une fois par mois en médecine dentaire à Sainte-Justine par la Dre Faille. À 14 ans, elle devait se faire poser des broches par un orthodontiste, mais, son père n’en ayant pas les moyens financiers, le projet a dû attendre. Ce n’est que des années plus tard, à 21 ans, qu’elle a pu le remettre sur les rails. À ce moment, elle faisait son retour à Sainte-Justine… mais pour une autre raison : y travailler.
« J’avais tellement aimé venir à l’hôpital, confie Marie-Louise. J’aimais l’équipe, les gens nous faisaient nous sentir bien, ils n’étaient jamais dans le jugement. J’avais envie de revoir ceux qui m’avaient traitée, et je voulais redonner aux enfants. Mon rêve, c’était de devenir pâtissière à Sainte-Justine. »
Elle a débuté comme préposée au service alimentaire. On l’appelait « le petit sourire de l’hôpital », « le petit rayon de soleil ». « Un jour, une patiente m’a dit qu’avec mon sourire, je n’étais pas faite pour seulement servir du café, se rappelle-t-elle. Ça m’a fait réfléchir. J’ai fait quelques recherches, et j’ai décidé de suivre un cours pour devenir préposée aux bénéficiaires. »
Son cours terminé, Marie-Louise a d’abord œuvré aux unités de chirurgie-trauma et des grands brûlés. Durant quatre ans, elle a travaillé de nuit, n’hésitant pas à faire des heures supplémentaires s’il le fallait. « J’aimais tellement ça! J’avais retrouvé le sentiment d’appartenance que j’avais ressenti en tant que patiente. »
Pour relever de nouveaux défis, elle a changé de département il y a un an et travaille depuis à la clinique d’orthopédie auprès de patients souffrant de scoliose, de diverses fractures et d’autres pathologies. « Il y a un fort esprit de famille, nous sommes très unis. Je prends le temps d’être avec les patients. On m’appelle d’ailleurs souvent quand il faut les divertir ! », dit en riant celle qu’on surnomme désormais « le petit clown ».
Marie-Louise porte des broches depuis sept ans. Dans l’attente d’une opération, elle est suivie par des docteurs de Sainte-Justine qui font également des consultations pour adultes à l’externe. Ce n’est donc qu’une question de temps avant qu’elle n’affiche son plus beau sourire – pour son plus grand bonheur, et pour le nôtre.
Merci Marie-Louise !
© Photos : courtoisie