Dans le cadre du 115e anniversaire du CHU Sainte-Justine, 115 personnes racontent leur histoire et comment l’établissement a marqué leur vie... Cet anniversaire souligne également les 85 ans d’existence du Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME). Merci pour ces beaux témoignages, pour ces souvenirs de joie, de peine, de résilience et d’espoir. De nouvelles histoires à découvrir chaque mois!
Ghislaine Morin
Quand une petite annonce dans le journal change le cours d’une vie… de centaines de vies.
Au printemps 1987, une annonce dans La Presse interpelle Ghislaine. Sainte-Justine dit chercher des bénévoles pour accompagner les enfants hospitalisés. Quelques mois plus tard, le 1er octobre 1987, Ghislaine effectue ses premières heures de bénévolat hebdomadaire à l’hôpital.
Ces premières heures, elle les avait passées auprès de deux petits garçons. « Je me souviens encore des paroles de l'un d'entre eux, prénommé Christopher. Il avait subi une intervention chirurgicale au cerveau et me répétait ‘’ Je chante une chanson ! ‘’ en chuintant comme certains enfants de 4-5 ans le font. » À ce moment, Ghislaine ne se doute pas que, plus de 34 ans plus tard, elle figurerait encore au nombre des bénévoles du CHU Sainte-Justine.
Elle estime aujourd’hui que ce sont son éternel amour pour les enfants et sa capacité à les réconforter avec douceur et chaleur qui la motivent à se présenter semaine après semaine au CHU Sainte-Justine. Les centaines d’enfants qu’elle a eu le bonheur de côtoyer tout au long de ces années occupent toujours une place particulière dans son cœur.
Parmi eux, elle songe surtout aux enfants qu’elle a accompagnés durant une longue hospitalisation. Comme cette fillette de 3 ans, frappée de surdité profonde, qui se précipitait vers elle dans le corridor de l'unité et avec qui elle échangeait en langue des signes.
« Je pense également à ce petit garçon du même âge, atteint de paralysie cérébrale sévère, alité 24 heures sur 24, qui ne pouvait pas communiquer par la parole. Quel plaisir c’était de le voir s’animer et sourire quand je lui chantais Meunier, tu dors! »
Elle se remémore aussi ce bébé gravement malade qui avait dû être hospitalisé dès sa naissance. Elle raconte tout le bonheur qu’elle a vécu de le voir se développer et s’épanouir de son 10e à son 21e mois, en jouant avec lui. « Je vais longtemps me souvenir de ses câlins spontanés qui me faisaient littéralement fondre », confie-t-elle avec émotion.
Quel bilan tire Ghislaine de cette vie consacrée au bénévolat? Elle considère que les bienfaits sont mutuels : ils profitent tant aux enfants qu’aux bénévoles. De plus, ils profitent aux parents et aux membres du personnel soignant. « Au final, ma plus grande gratification, c’est de me sentir utile pour ces gens-là. Et à bien y penser, j’en suis peut-être la plus grande bénéficiaire. »
Merci Ghislaine!
© photos : courtoisie