Dans le cadre du 115e anniversaire du CHU Sainte-Justine, 115 personnes racontent leur histoire et comment l’établissement a marqué leur vie... Cet anniversaire souligne également les 85 ans d’existence du Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME). Merci pour ces beaux témoignages, pour ces souvenirs de joie, de peine, de résilience et d’espoir. De nouvelles histoires à découvrir chaque mois!
Lyse Pelletier
Lyse a passé la majeure partie de sa carrière à la clinique de dialyse de Sainte-Justine. Douze ans après sa retraite, elle contribue encore…
En 1972, Lyse a terminé sa formation collégiale en soins infirmiers, un nouveau programme lancé dans les cégeps deux ans plus tôt, et a fait partie de la deuxième cohorte de diplômées à aller travailler dans un hôpital.
Après quelques années passées à l’urgence de Sainte-Justine, Lyse a commencé à travailler à la clinique de dialyse, d’abord à temps partiel, pour pouvoir compléter son baccalauréat et devenir infirmière bachelière. Qu’il s’agisse d’hémodialyse ou de dialyse péritonéale, elle a pu voir au fil des années l’évolution du traitement. « C’était plus difficile avant… La technologie médicale a beaucoup évolué avec le temps », explique-t-elle.
Elle liste quelques innovations qui ont changé la donne : l’arrivée des hormones de croissance, un acquis majeur, qui permettent à l’enfant de continuer à se développer et lui procurent une bonne qualité de vie ; un ajustement de la médication en fonction du calcium et du phosphore, qui améliore les soins apportés ; du matériel de dialyse hautement plus sophistiqué ; la greffe rénale (après maintes recherches !) ; et l’utilisation d’un cathéter sous-cutané.
En 1988, Lyse est devenue assistante infirmière-chef à la clinique de dialyse. « Mon rôle consistait à former le personnel, à établir les horaires de travail et à élaborer des projets, mais aussi à essayer de nouveaux produits », décrit-elle.
Elle a par ailleurs chapeauté une activité créée par la Dre Clermont et fort appréciée des jeunes dialysés : les camps de vacances au Camp Papillon, à Saint-Alphonse-Rodriguez. « On organisait les camps en collaboration avec la Fondation canadienne du rein. Les animateurs du Camp Papillon s’occupaient des activités, Dre Clermont et du personnel médical assuraient les soins. L’activité durait six jours, une quarantaine de jeunes et d’adolescents de Sainte-Justine et de l’Hôpital de Montréal pour enfants y participaient. C’étaient des enfants greffés, en hémodialyse et en dialyse péritonéale. Un système de traitement d’eau a même été installé pour permettre les hémodialyses lors des camps ! Les parents pouvaient enfin prendre des vacances… »
Lyse a aussi organisé de grandes fêtes de Noël de concert avec des parents et la Fondation canadienne du rein. « C’était pour toute la famille, il y avait des cadeaux pour tous, souligne-t-elle. C’était un dimanche après-midi très attendu ! »
En 2010, Lyse a pris sa retraite. Elle se souvient de l’esprit qui régnait en néphrologie : « On était vraiment une grande famille qui travaillait pour le bien des enfants et de leurs familles. »
Mais son implication ne s’est pas arrêtée là. En plus de siéger au conseil d’administration de l’Association des retraités du CHU Sainte-Justine, Lyse est de retour à temps partiel à l’hôpital depuis presque deux ans, au sein de la clinique de dépistage COVID-19. « J’ai un très grand sentiment d’appartenance », conclut-elle. Car la mission ne finit jamais.
Merci Lyse !
© photos : courtoisie