Dans le cadre du 115e anniversaire du CHU Sainte-Justine, 115 personnes racontent leur histoire et comment l’établissement a marqué leur vie... Cet anniversaire souligne également les 85 ans d’existence du Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME). Merci pour ces beaux témoignages, pour ces souvenirs de joie, de peine, de résilience et d’espoir. De nouvelles histoires à découvrir chaque mois!
Francyne Dumais
Leur habit a marqué les esprits de l’époque… et celui d’une adolescente. Inspirée par les « Roses », Francyne en deviendra une elle-même. Elle se souvient.
L’été 1961, c’est celui des 15 ans de Francyne. Et c’est durant une hospitalisation d’une semaine à Sainte-Justine cet été-là qu’elle fait connaissance avec les étudiantes infirmières vêtues de jolies robes rayées roses et de tabliers blancs, qu’on surnomme les « Roses ». « Elles m’ont prodigué des soins avec beaucoup de douceur et de gentillesse, se remémore-t-elle. Je crois bien que c’est au cours de ce séjour qu’a germé en moi l’idée de devenir ‘’ garde-malade ‘’. Même si j’étais déjà très attirée par la médecine, cette expérience me l’a confirmé. J’enviais leur assurance, et j’étais vraiment impressionnée par les gestes qu’elles posaient. »
En 1965, Francyne franchit la porte du 3180, avenue Ellendale pour débuter sa formation à l’école d’infirmières, située tout juste derrière l’Hôpital Sainte-Justine et affiliée à l’institution. Elle y séjournera jusqu’en 1968. « C’était une formation exigeante et passionnante ; un parcours rempli d’enthousiasme, de doutes et d’efforts, détaille-t-elle. J’ai beaucoup apprécié la compétence des enseignants, médecins et infirmières durant mes études et mes stages. Et je n’oublierai jamais l’amitié, le soutien, la complicité et l’entraide de mes consœurs – nous étions plus de 80. J’étais très heureuse, ces années font partie de mes plus belles années de jeunesse. » Francyne a fait partie de l’avant-dernière cohorte formée à l’école d’infirmières de Sainte-Justine, avant sa fermeture en 1970. Cinquante-quatre ans plus tard, la franche camaraderie qui unissait les jeunes étudiantes existe encore. Tous les deux ans, les membres du Club des Roses promotion 65-68 se réunissent pour échanger et partager leurs souvenirs.
Le lien de Francyne avec Sainte-Justine se poursuit au-delà de ses études. Elle y travaille en effet quelques mois, à la nouvelle unité de soins intensifs. Plus tard, c’est à travers ses enfants et petits-enfants que le lien se perpétue. Plusieurs y naîtront et y recevront des soins. « L’uniforme rose, le tablier empesé et la coiffe blanche ont été abandonnés il y a belle lurette à l’hôpital, mais les nouveaux pantalons et chandails colorés assurent une belle continuité, estime la maman et grand-maman. C’est le cas de deux de mes petites-filles, dont une – Anne-Frédérique – est conseillère en soins aux patients greffés à Sainte-Justine. »
Plus de 55 ans après avoir débuté ses études en soins infirmiers, Francyne affirme avec fierté : « Ma vie est teintée par l’infirmière que je suis, et j’aurai toujours un sentiment d’appartenance envers Sainte-Justine, avec qui je partage une belle histoire… »
Merci Francyne !
© photo 1 : courtoisie - photo 2 : Véronique Lavoie