Dans le cadre du 115e anniversaire du CHU Sainte-Justine, 115 personnes racontent leur histoire et comment l’établissement a marqué leur vie... Cet anniversaire souligne également les 85 ans d’existence du Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME). Merci pour ces beaux témoignages, pour ces souvenirs de joie, de peine, de résilience et d’espoir. De nouvelles histoires à découvrir chaque mois!
Annie Richard
Annie garde des souvenirs heureux de Sainte-Justine malgré la gravité du mal qui l’affligeait. Elle participe maintenant au grand « partage d’amour ».
Annie avait 12 ou 13 ans, elle rencontrait le Dr Blanchard pour la dernière fois : « Je n’ai pas besoin de transférer ton dossier à mon successeur, lui avait dit le docteur. Je te faisais venir ici ces dernières années surtout pour revoir mon petit miracle. Je suis tellement fier de toi! Je prends ma retraite cette année en sachant que tu n’auras aucun souvenir de ce malheur. C’est à ça que l’on sert! »
Retour en arrière : Annie est née le 9 juin 1976 à l’hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe. Dès ses premières heures de vie, on observe chez elle une anomalie de l’intestin et on la transfère au CHU Sainte-Justine. Les docteurs Blanchard et Bensoussan lui diagnostiquent la maladie d’Hirschsprung – en bref, une anomalie congénitale de l'innervation de l'intestin distal.
Quand Annie a deux ans, enfin, on peut effectuer une stomie. Par la suite, les docteurs procèdent à une délicate intervention, qui consiste à connecter la partie du côlon qui, à la naissance, n’était pas fonctionnelle.
« On m’a toujours dit que ces deux docteurs m’avaient sauvée en m’offrant une vie normale, grâce à leur talent et leur dévotion, relate Annie. Je n’ai jamais oublié qu’ils m’avaient sauvée d’une grande catastrophe, mais je ne garde aucun souvenir négatif lié à mes séjours à Sainte-Justine. Ce dont je me souviens, c’est d’abord des gens très présents et attentionnés, puis des murs et plafonds hyper-colorés, remplis de dessins. Il y avait aussi des salles avec des jeux différents de ceux que j’avais à la maison, et auxquels j’avais accès. Quel privilège! »
Aujourd’hui encore, Annie voit le grand hôpital comme un endroit où l’enfant est la priorité absolue. « J’ai la chance, en tant que bénévole, de pouvoir donner de l’attention aux tout-petits et à leurs parents pour adoucir un moment difficile de leur vie, témoigne-t-elle. Je ne le fais pas pour remettre au prochain, mais plutôt pour faire partie de ce grand mouvement de bien-être, de partage d’amour. À ma façon, je permets à des enfants qui passent à travers leurs premiers défis d’en sortir avec des souvenirs heureux et positifs. »
Merci Annie!
© photos : courtoisie