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Quand la vie continue, malgré la crise

Texte : Danika Landry

COVID-19 ou pas, Émilie Katalan savait qu’elle allait passer le printemps en confinement. Alors que le Québec se mettait sur pause, la jeune femme de 17 ans a appris qu’elle souffrait d’un cancer, un lymphome de Hodgkin. 

 

« Le bon côté des choses, c’est que tout le monde a été en confinement en même temps que moi, ironise la pétillante adolescente. D’un point de vue social, je n’ai rien manqué! »

Émilie Katalan, patiente en hématologie-oncologie 

 

En marge de la crise sanitaire, une certaine normalité s’est poursuivie dans les établissements de santé. D’autres enfants ont reçu des diagnostics qui ont changé leur vie. Des bébés sont nés, prématurés ou à terme. De futures mamans ont continué d’être hospitalisées pour une grossesse à risque. Des enfants ont continué leur réadaptation intensive. Plusieurs secteurs ont remarqué une hausse importante de l’anxiété chez les familles. 

« Ce qui a changé avec la COVID-19 à Sainte-Justine, ce ne sont pas les motifs de consultation, mais bien les mesures de précautions à prendre pour soigner les patients », résume Daniel Chrétien, responsable de l’urgence. 

Nouveau papa, Marc-André Cloutier comprenait la nature des mesures qui l’empêchaient d’assister aux rendez-vous de suivi de sa conjointe qui connaissait des complications de grossesse. « Le plus difficile était de ne pas pouvoir lui offrir de soutien moral durant ces rendez-vous. »

S’adapter pour continuer

Malgré le choc qui a suivi son diagnostic de cancer, Émilie Katalan affirme s’être sentie en confiance de venir au CHU Sainte-Justine pour ses traitements, même en période de pandémie. 

Partout dans l’hôpital, l’arrivée de la COVID-19 a nécessité d’importantes adaptations pour assurer la poursuite des activités considérées urgentes. « Nous n’avions pas le choix de nous adapter. De notre côté, 100 % des activités destinées aux patients en traitement actif pour un cancer ou une autre maladie grave du sang se sont poursuivies », explique Marie-Claude Charette, chef de soins et services du plateau ambulatoire en hématologie-oncologie. 

Aménagement de trajets distincts pour les patients symptomatiques et asymptomatiques, de nouvelles zones de traitements pour les patients symptomatiques et d’aires de travail revues afin de permettre une saine distanciation physique ne sont que quelques-unes des mesures qui ont été implantées dans notre établissement. « Un seul parent à la fois était admis au chevet de son enfant. En plus de devoir se soumettre à un isolement strict dans les chambres, les parents d’enfants longuement hospitalisés trouvaient difficile de ne pas pouvoir obtenir de répit et de ne pas voir leurs autres enfants », reconnaît Geneviève Mercier, responsable de l’unité d’hospitalisation d’hématologie-oncologie et de greffe et responsable de l’unité d’hospitalisation destinée aux patients atteints de la COVID-19. Même son de cloche du côté de l’Unité de réadaptation fonctionnelle intensive (URFI) du Centre de réadaptation Marie Enfant, confirme Maryse Cloutier, gestionnaire par intérim de l’URFI.

Des équipes mobilisées

Partout au CHU Sainte-Justine et au CRME, les équipes ont fait preuve d’ouverture, de mobilisation et de souplesse devant les changements constants qui avaient une incidence directe sur la poursuite de leur travail. 

« À l’urgence, ça été un stress et un certain défi de s’ajuster aux nouvelles consignes, qui pouvaient parfois changer à quelques reprises dans une seule et même journée, reconnaît Dr Antonio D’Angelo, chef médical de l’urgence. Mais nos équipes ont fait preuve d’une capacité d’adaptation incroyable. »

À l’arrivée de la COVID-19, l’équipe de l’unité mère-enfant/gynécologie était déjà en pleine appropriation de ses espaces nouvellement modernisés. « C’est comme si l’adaptation était passée à un second niveau », illustre Stéphanie Hogue, chef de soins et services de ce plateau d’hospitalisation. La tension psychologique inhérente à la COVID-19 chez la clientèle, couplée au fait que l’unité – destinée aux patientes aux besoins plus complexes – roulait à plein rendement, a grandement augmenté la charge de travail du personnel. 

« Malgré les circonstances, on a pu compter sur une équipe engagée et proactive, se réjouit Stéphanie Hogue. Cela dit, nous avions le bien-être de tous à l’oeil. Nous validions quotidiennement l’état d’esprit de tout le monde. »

Assurer la continuité 

Plusieurs équipes ont été mobilisées par la pandémie, mais on ne peut passer sous silence le travail de ceux et celles qui ont maintenu les activités régulières. Composer avec des équipes réduites et des contraintes particulières entraine de multiples défis. Le personnel et les médecins qui ont assuré la continuité des soins et services aux mères et aux enfants ont démontré un engagement soutenu. « Nous avons gardé le cap sur l'essence de notre mission pendant la pandémie. Même si le volume global de nos diverses activités a baissé, nous avons toujours offert des soins et services à ceux qui en avaient besoin et à nos patients qui se trouvaient dans des conditions les plus critiques », indique Marie-Joëlle Doré-Bergeron, pédiatre. 

Au fil des mois, la priorité de nos équipes est demeurée le patient. Tout le personnel et les médecins ont fait preuve d’un grand sens du devoir. Soucieux du bien-être des patients, ils ont adapté leurs pratiques pour préserver la qualité des soins et services prodigués. « En temps de COVID-19, nous avons pu continuer à soutenir les familles et les patients à distance, ce qui était particulièrement important dans un contexte de confinement », explique Dr Louis Geoffroy, pédiatre spécialiste du diabète. 

Quels que soient l’unité ou le service, les chefs et les médecins interviewés ont tous déclaré que leurs équipes ont grandi au cours de cette crise. Des habitudes de travail ont été adaptées, implantées ou renforcées à la vitesse grand V et auront un impact durable sur la qualité et la sécurité des soins et services à long terme. 

« Mais si on s’arrête un instant, la COVID-19 n’a pas tellement changé notre rôle fondamental, ajoute Dr D’Angelo. Même si nous sommes obligés d’ajouter des couches de protection avant de nous présenter devant les patients, nous continuons d’être là pour répondre à un besoin dans un moment qui change la vie d’une famille. La 

Dr Louis Geoffroy, pédiatre

Dr Louis Geoffroy, pédiatre



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Mise à jour le 22 septembre 2020
Créée le 21 septembre 2020
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