Prééclampsie et retard de croissance intra-utérin
Mes premiers travaux concernaient la prééclampsie et le retard de croissance intra-utérin (RCIU), deux principales causes de mortalité maternelle et périnatale dans le monde. Les résultats de ces recherches ont permis de mieux définir les modalités du traitement préventif de la prééclampsie et du RCIU par l’aspirine.
Épidémiologie de l’urgence obstétricale
Je me suis rapidement intéressé à la santé mondiale, et plus particulièrement à la santé maternelle dans les pays en développement. J’ai participé à une enquête multicentrique en population dans six pays d’Afrique de l’Ouest sur la morbidité maternelle sévère. J’ai développé puis testé une nouvelle méthode de mesure du niveau d’accès aux soins obstétricaux d’urgence, basée sur le calcul des taux standardisés de césariennes. Les résultats de mes travaux ont renforcé l’idée que les facteurs de soins jouaient un rôle très important dans la mortalité maternelle en Afrique de l’Ouest. J’ai pu estimer le taux attendu de césariennes pour indication maternelle dans une population de femmes enceintes. Ces résultats ont indiqué clairement que les besoins n’étaient pas couverts.
Évaluation des interventions complexes en santé publique
Je m’intéresse aux stratégies visant l’amélioration de l’accès et de la qualité des soins obstétricaux dans les pays en développement et dans les pays industrialisés. Les solutions sont différentes selon le contexte, mais la problématique reste la même puisqu’elle concerne la mise en application des lignes directrices cliniques et le transfert des connaissances. En qui concerne les pays industrialisés, j’ai contribué à une méta-analyse sur les interventions qui visent à réduire le taux de césariennes. Les résultats ont démontrés que les interventions multiples basées sur les audits avec retro-informations sont les plus efficaces. Je me suis également penché sur une problématique importante dans les pays en voie de développement à travers une étude quasi-expérimentale dont l’objectif était d’évaluer l’impact de la mise en œuvre des réunions de morbidité/mortalité (ou audit des décès) dans une maternité au Sénégal. Les résultats suggèrent que les audits de décès maternels permettent de réduire de 50 % le taux de létalité maternelle global après une durée de trois ans.