Sept jeunes ont profité cette année du camp de réadaptation inspiré de l’approche HABIT-ILE (Hand and Arm Bimanual Therapy Including Lower Extremities) au Centre de réadaptation Marie-Enfant, coordonné par Odette Bau, physiothérapeute, Marie-Claude Cardinal, ergothérapeute, et Julie Desgagné, éducatrice spécialisée.
La version 2023 de ce camp thérapeutique a accueilli des jeunes de 6 à 11 ans atteint d’hémiparésie, une condition qui se caractérise par des difficultés sensorimotrices principalement d’un côté du corps. Cette condition affecte leur motricité fine, et, par le fait même, les activités de la vie quotidienne nécessitant l’utilisation de ses deux mains et ses deux pieds (comme attacher ses lacets, couper les aliments, sauter à la corde à danser). La pratique intensive de la thérapie bimanuelle dans un contexte ludique, et avec des activités basées sur les principes d’apprentissage moteur, est au cœur de ce camp de 10 jours.
Cette activité est un excellent exemple de collaboration entre cliniciennes et chercheurs au Centre de réadaptation Marie Enfant et au Technopole en réadaptation pédiatrique. Dans le cadre de l’offre de service clinique, Danielle Levac, cheffe de l’axe santé musculosquelettique, réadaptation et technologies médicales au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et professeure agrégée à l’École de réadaptation de l’Université de Montréal, avec son collègue Maxime Robert, professeur adjoint au département de réadaptation à l’Université Laval, collaborent avec les cliniciennes pour évaluer les effets de ce camp intensif. De plus, ce partenariat permet d'inclure la réalité virtuelle et les jeux vidéo afin d’évaluer l’efficacité de l’utilisation de ces technologies évaluer l'efficacité dans l’approche HABIT-ILE. Pour y parvenir, la moitié des enfants participent à 2 heures d'interventions en réalité virtuelle et jeux vidéo par jour.
La fierté et le plaisir sont donc au rendez-vous, entre les activités de cuisine, jeux vidéo, de vélo et d’escalade. Pour réussir les objectifs que les enfants se sont fixés au début du camp, elles et ils bénéficient d’un suivi individuel selon leur capacité. Grâce au suivi de l’équipe interdisciplinaire et en partenariat avec des étudiants de physiothérapie et d’ergothérapie, ainsi que de leurs efforts soutenus, les jeunes constatent des changements en quelques jours.
« Olivia veut toujours arriver très tôt, elle nous parle de sa thérapeute, elle a vraiment beaucoup de plaisir. C’est plein de professionnels qui sont au courant de ses difficultés et qui peuvent vraiment l’aider. Elle peut socialiser avec des enfants qui ont les mêmes défis qu’elle », témoigne Andrée-Anne Ratthé, la maman de la jeune Olivia, 10 ans.

« De voir Arnaud, qui fait ça avec un spécialiste à lui tout seul, de voir qu’il interagit avec d’autres enfants qui expérimentent les mêmes enjeux que lui, de les voir se donner des trucs, c’est merveilleux! Je le referais l’année prochaine les yeux fermés », souligne Jessica Bériault, la maman d’Arnaud, 6 ans.
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Photos : © CHU Sainte-Justine (Véronique Lavoie)