Contre toute attente, Lenox, petit patient fragile qui reconnaît sa voix quand elle entre dans sa chambre, qu’elle berce à la fin de son quart de travail, a pu quitter les soins intensifs néonataux. Et ce, après avoir fait vivre des montagnes russes d’émotions à sa famille et à toute l’équipe de la néonatalogie, qui sont demeurés soudés tout au long de son parcours.
«Sur l’unité, personne ne pouvait croire que Lenox quittait les soins intensifs néonataux, raconte, souriante, la pétillante infirmière clinicienne. Même moi qui me suis énormément investie auprès de Lenox et de sa famille, et qui a un profond attachement pour Lenox. Mais ses mamans, Elizabeth et Maxine, ont toujours eu la conviction que leur fils s’en sortirait, et s’en sortirait bien.»
Né à 26 semaines avec une maladie pulmonaire sévère, Lenox est considéré comme un petit miracle
«C’est un bébé qui défie toutes les statistiques», reconnaît Chloé Hynes. Malgré les pronostics sombres, les mamans du grand prématuré ont fait équipe avec les médecins, les infirmières et les autres professionnels de la néonatalogie et n’ont cessé d’avoir foi en la capacité de leur bébé de remonter la pente. Même dans les moments les plus critiques. Même lorsque les soins palliatifs ont été évoqués.
«Ce samedi-là, je vais m’en rappeler toute ma vie, affirme Chloé Hynes. Lenox n’allait pas bien. Tout le monde pleurait dans la chambre. Dans ce moment d’épouvantable tristesse, sa maman Elizabeth a fait preuve d’une force et d’un calme qui m’impressionnent encore aujourd’hui.»
«J’ai demandé de prendre mon bébé, poursuit Elizabeth. Je sentais qu’il était encore prêt à se battre. J’ai dit à l’équipe que j’allais le laisser partir lorsque j’allais sentir qu’il était prêt.»
Un véritable revirement de situation a eu lieu
Appuyées par l’équipe soignante, les deux mères se sont lancées dans un marathon de méthode kangourou de 24 heures, qui s’est révélé bénéfique pour le petit. Collé en permanence sur l’une de ses mamans, les signes vitaux de Lenox, qui avaient toujours été difficiles à maintenir, se sont stabilisés, puis améliorés. À la grande surprise de tous.
« Pendant la nuit, j’ai appelé mes collègues aux deux heures pour prendre des nouvelles de Lenox et de ses mères», raconte Chloé Hynes.
L’état de Lenox a continué de progresser dans les semaines qui ont suivi, bien qu’il ait donné des sueurs froides à ses parents et à l’équipe de la néonatalogie à quelques reprises. Aujourd’hui, il va mieux. Il continue d’évoluer et d’impressionner aux soins intermédiaires néonataux grâce au partenariat et à la complicité développés au fil du temps entre ses mères et l’équipe soignante. Chloé Hynes et ses collègues passent d’ailleurs régulièrement par la chambre de Lenox pour prendre des nouvelles de la famille et échanger quelques blagues. « L’évolution de Lenox a été possible grâce à un véritable travail d’équipe », estime Maxine, reconnaissante.
«Il y a des patients et des familles qui nous marquent. Lenox et ses mères en font partie, affirme Chloé Hynes, avec émotion. Je vais m’ennuyer de Lenox lorsqu’il va rentrer à la maison, même si, au fond, c’est ce que je lui souhaite. Il ne pouvait pas tomber sur une meilleure famille.»