L’image de l’avion que l’on construit en plein vol au fil de la pandémie, pour être frappante, a peut-être été galvaudée. Elle s’applique cependant très justement pour décrire le travail ô combien engagé, utile et évolutif des équipes SWAT du CHU Sainte-Justine depuis le début de cette crise.
La COVID ayant frappé moins fort les enfants, le CHU, bien qu’affecté par la pandémie, a tout de même traversé le gros de la tempête avec moins de difficultés que d’autres établissements. Mais la solidarité à l’égard du réseau, de son personnel et surtout des personnes vulnérables dans cette tempête s’est exprimée haut et fort, entre autres à travers le déploiement en zones chaudes des équipes dites Swat, un terme militaire qui parle bien de la situation critique pour laquelle des membres du corps médical et du personnel de Sainte-Justine sont venus à la rescousse, particulièrement pendant la première vague.
Valérie Pelletier, Directrice des soins infirmiers et co-directrice des soins académiques, a procédé au déploiement des équipes et a constaté combien leur composition et leur structure a évolué au fil du temps.
Nous avons commencé à aller aider en CHSLD avec du personnel infirmier et des préposés aux bénéficiaires, mais il y avait le besoin de cadres et de conseillers en soins pour aider à mettre en place les mesures PCI. – Valérie Pelletier
Ensuite ce sont des médecins, dont certains avaient travaillé dans les CHSLD qui se sont joints aux équipes, voulant s’impliquer aussi en mode préventif. Des équipes qui se sont déployées à Montréal et ailleurs, un peu partout dans la province, d’abord spontanément, puis à la demande des CIUSSS et des CISSS et de Québec, confortant leur connaissance du terrain et du virus.
Les Swat, équipes d’entraide au réseau, sont typiquement constituées de deux ou trois membres, dont un chef de projet logistique et parfois un docteur au sein même de l’équipe ou en en consultation. Le duo ou trio évalue, organise, délimite les zones et soutient les équipes locales. Un travail d’adaptation personnalisé au contexte qui prévaut au moment de l’intervention, avec le soutien quotidien de la haute direction de Sainte-Justine pour encadrer et guider les équipes, sans compter l’expertise inestimable de Dre Caroline Quach.
Le rôle (des Swat), c'est vraiment de jeter un second regard sur le plan de la prévention et des infections pour parfois amener des pistes de solutions que les gens sur place n'avaient pas vues parce qu'ils sont dedans jusqu'au cou. – Dre Valérie Lamarre, pédiatre infectiologue et microbiologiste déployée dans le cadre des équipes Swat.
Les interventions se sont donc modulées au gré de l’épidémie, et sans doute peut-on dire que celles de la deuxième vague se seront effectuées un peu moins dans l’urgence absolue, mais toujours pour répondre à un contexte de grande précarité de la situation épidémiologique. Chaque établissement visité a aussi apporté des idées constructives et des apprentissages que les équipes Swat de Sainte-Justine ont ramenés avec elles et qui se révéleront précieuses à l’avenir.
Les professionnels généreux et engagés des Swat, de l’aveu même de ceux qui les ont accueillis dans leur institution, auront ainsi fait une vraie différence, apportant leur expertise multidisciplinaire mais aussi tout leur capital humain, leur cœur, en des heures complexes, alors que leurs collègues et concitoyens en avaient le plus besoin.
En chiffres
- Alors au total, 12 équipes Swat ont été déployées.
- Lors de la première vague, les équipes ont visité 23 établissements. Pour la deuxième vague, nous en sommes à 45 (en date du 17 mars).