De gauche à droite : Marie-Lou Dumont, Catherine Deshaies et Jessica Vasaturo | © CHU Sainte-Justine (Hélène Plumard)
Derrière les portes closes du bloc opératoire, des interventions, parfois d'une grande intensité, se déroulent quotidiennement. Dans ce lieu mystérieux pour le public, les infirmières et infirmiers en soins périopératoires œuvrent dans l’ombre, jouant un rôle crucial, mais souvent méconnu.
Présents à chaque étape du parcours chirurgical de l’enfant, ces membres du personnel préparent la salle avant l’intervention, accompagnent l’enfant et sa famille, et s’assurent que toutes les conditions sont réunies pour une opération réussie. Durant l’intervention, ils assistent l’équipe chirurgicale, assure la sécurité de la patiente ou du patient et veillent à ce que tout se déroule sans accroc.
Les débuts au bloc
Même pour le personnel en soins infirmiers travaillant dans d’autres unités, le rôle au bloc opératoire reste incompris et est rarement abordé durant leurs études. C’est souvent lors des stages ou même durant la pratique qu’il est découvert.
Devenir infirmière ou infirmier en soins périopératoires nécessite une formation à part entière et un apprentissage qui se distingue ce qui est enseigné à l’école, exigeant ainsi un engagement personnel considérable.
« Durant ma formation au CHU Sainte-Justine, on m’a formé auprès de nombreux intervenants d’une dizaine de spécialités, tous passionnés par ce qu’ils font. On bénéficie d’une grande flexibilité pour explorer et prendre le temps d’assimiler à notre rythme », explique Marie-Lou Dumont, une jeune recrue en soins périopératoires.
Au cœur de l’action
Dans ce rôle, la capacité à rester calme et concentré sous pression est cruciale, surtout en cas de complications. Chaque détail compte en chirurgie, et les membres du personnel en soins périopératoires doivent être méticuleux et organisés pour garantir la sécurité des enfants opérés. Une attention constante est nécessaire pour réaliser des techniques opératoires avec rigueur et réagir rapidement aux changements.
Ils doivent également être prêts à accepter et à faire preuve d’ouverture face aux critiques pour s’améliorer constamment. Un intérêt marqué pour le travail en équipe est essentiel, car la chirurgie est un effort collectif où chaque membre joue un rôle vital. Il faut savoir collaborer efficacement avec les chirurgiennes et chirurgiens, les anesthésistes, les inhalothérapeutes et les autres membres de l’équipe. Une communication efficace et une confiance mutuelle sont indispensables.
« On est amené à vivre des moments qui sont plus stressants, plus difficiles, mais ça fait en sorte qu'on est capable de s'appuyer sur nos collègues, de leur faire confiance quand on a besoin. On devient pratiquement une famille », explique Catherine Deshaies, infirmière au bloc depuis 4 ans et conseillère depuis mai 2024.
Des compétences techniques et des qualités humaines
L’interaction avec les patientes et patients est particulière. « Je la qualifierais de courte, mais intense » affirme Jessica Vasaturo, recrue venue de France qui a voulu saisir l’occasion d’expérimenter le milieu pédiatrique au Québec. « En effet, il y a un long moment où les patients sont endormis et où l’on doit surtout mettre à profit nos compétences techniques, mais il y a aussi des moments forts en émotions ou l’on doit rassurer et calmer les familles et les enfants ».
Cette assignation n’est pas pour tout le monde, elle exige un investissement considérable, mais pour celles et ceux qui se passionnent pour ce domaine, elle peut offrir une expérience enrichissante et gratifiante.
« Dès que j’ai fait ma transition vers le bloc opératoire, je me suis découvert une passion! Le travail d’équipe, l’adrénaline, les connaissances poussées sur l’anatomie, tout ça m’a beaucoup plu! Au bloc opératoire, je me sens vraiment comme chez moi » confie Catherine.