
De gauche à droite (première rangée) : Sylvain Morneau, Sylvain Pouliot, Mary Van, Karl Kingsbury-Descoteaux, Audrey Goulet | De gauche à droite (deuxième rangée) : Dr Jean-Sébastien Joyal, Michael Thibodeau, Isabelle Besner-Leduc, Dr Karen Harrington, Mélissa Lecompte, Frédéric Marquis, Alexandre Coutant, Mélissa Morin, Vanessa Lavoie, Jade Limoges, Sonia Bissonnette, Stéphanie Mastia Basle. © Crédit photos - Véronique Lavoie
Un filet de sécurité vital
L'équipe du programme ECMO (Oxygénation par Membrane Extra-Corporelle) joue un rôle crucial dans le soutien des jeunes patientes et patients, dont la fonction cardiaque et/ou pulmonaire est sévèrement compromise. Cette technologie avancée remplace temporairement le cœur et les poumons, assurant une oxygénation et un débit cardiaque adéquats, ce qui est vital pour ces enfants dont l’état est critique.
« Ce programme représente un véritable filet de sécurité pour les patientes et les patients en soins intensifs, offrant une chance de survie lorsque d’autres options ont échouées », souligne Dr Jean-Sébastien Joyal, directeur du programme ECMO depuis 2020. Le travail de cette équipe et de l’ensemble des intervenantes et des intervenants exige une coordination impeccable, une expertise technique et un engagement exceptionnel.
Un travail d’équipe bien coordonné

Chaque intervention nécessite la collaboration étroite de divers spécialistes pour offrir des soins complets et coordonnés aux patientes et patients les plus gravement malades. Julie Tremblay, perfusionniste depuis 2002 et coordonnatrice du programme ECMO depuis 2005, joue un rôle clé dans ce processus. En tant que maître d’œuvre, elle coordonne l'équipe multidisciplinaire qui se rassemble autour du malade de façon urgente et ponctuelle pour instaurer ce traitement de dernière instance, soutenant les poumons et le cœur.
Ce programme nécessite la participation de perfusionnistes, de médecins, d’infirmières et d’infirmiers, de chirurgiennes et de chirurgiens cardiaques, de cardiologues, d’anesthésistes, d’hématologues, d’infectiologues et de neurologues. Les ramifications de cette collaboration sont vastes et permettent une prise en charge globale et efficace des patientes et patients.
La prise en charge de l’ECMO au quotidien nécessite une expertise unique détenue par les spécialistes ECMO, une compétence qui peut être acquise aux soins intensifs par les infirmières et les infirmiers, mais aussi les inhalothérapeutes. « Il est crucial d'avoir toujours une ou un spécialiste disponible sur chaque quart de travail puisque cet appareil maintient le patient en vie 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ce qui exige la présence constante de personnel qualifié pour s'occuper de l’enfant et de la machine », précise Julie Tremblay. Composée de 21 spécialistes ECMO, l'équipe du CHU Sainte-Justine assure donc une surveillance continue des cas d'ECMO qui peuvent s'étendre sur plusieurs jours, voire des semaines.
« Les perfusionnistes sont notre première ligne de soutien, souvent appelés à toute heure du jour et de la nuit pour nous aider lors des urgences. Il faut comprendre que cette machine est complexe et présente des risques de complications importants. Nous devons donc être prêts à intervenir à tout moment », ajoute Dr Joyal.
Une appartenance forte
Intervenir à un moment critique demande un dépassement de soi constant. L'équipe ECMO du CHU Sainte-Justine ressent une fierté immense et un sentiment d'appartenance fort à cette surspécialité. « Chaque membre de l'équipe sait qu'il a un impact direct sur le cours des choses, et les émotions vécues sont intenses », explique Audrey Goulet, chef de soins et services aux soins intensifs. Certains membres de l'équipe portent d’ailleurs fièrement leur veste identifiée au programme ECMO, symbole de leur expertise.
Un programme qui fête ses 25 ans d’existence
En 1999, deux spécialistes du CHU Sainte-Justine sont allés se former aux États-Unis, utilisant le modèle ECMO du Michigan, un modèle reconnu pour son approche multidisciplinaire. « L’implantation du programme ECMO représentait une évolution naturelle de la prise en charge de patients complexes au CHU Sainte-Justine », affirme Dr Baruch Toledano, qui a dirigé le programme depuis ses débuts jusqu’en 2020.
Aujourd'hui, on continue de le perfectionner grâce à une formation rigoureuse, offerte deux fois par année, qui permet de former les spécialistes et revoir les meilleures pratiques. Les critères d'éligibilité des patientes et patients pour cette intervention sont également constamment réévalués et ajustés pour s'assurer que les soins prodigués répondent au mieux à leurs besoins.
« Le programme ECMO bénéficie également d'une belle collaboration, qui va au-delà des murs du CHU Sainte-Justine, incluant des partenariats avec d'autres institutions comme le CHUM, l’Université de Montréal et McGill. Cette coopération permet de partager des ressources et des expertises, garantissant ainsi le meilleur soutien possible pour les patientes et les patients les plus malades. » conclut Dr Joyal.