Tout récemment, l’équipe de la professeure Miriam Beauchamp attirait l’attention des médias et l’intérêt du public par ses nouveaux travaux porteurs d’espoir, soit la mise au point d’un outil permettant de repérer plus facilement les symptômes des commotions cérébrales chez les tout-petits et, du fait même, d’aider à quantifier l'ampleur du problème chez ces patients souvent trop jeunes pour s’exprimer.
En ce mois de prévention des lésions cérébrales, une telle nouvelle n’était pas anecdotique, la protection des jeunes cerveaux posant de nombreux défis aux parents et aux éducateurs. Il ne s’agit cependant avec cet outil que d’un aspect des importants travaux que mène cette grande neuropsychologue pédiatrique et spécialiste des traumatismes cranio-cérébraux chez l’enfant (TCC), chercheuse au CHU Sainte-Justine, qui est également titulaire d’une Chaire de recherche du Canada dans ce domaine.
Chaque année, les TCC donnent lieu à plus de 50 000 consultations dans les urgences pédiatriques canadiennes. Leurs conséquences sur le cerveau immature peuvent dans certains cas s’avérer graves et durables. Grâce à la plus importante cohorte au monde d’enfants d’âge préscolaire ayant vécu un TCC réunie par la chercheuse, la vulnérabilité aigüe des très jeunes enfants aux TCC et l’impact de ces traumatismes sur une vaste gamme de sphères fonctionnelles a pu être confirmé, infirmant les idées reçues sur la plasticité du jeune cerveau.
En mode solution face à ce que certains pourraient qualifier d’épidémie de perturbations au cerveau chez les jeunes, les travaux de professeure Beauchamp sont tournés vers l’application clinique. Ils cherchent entre autre à parfaire la documentation au sujet des conséquences des TCC et à concevoir des approches en intervention efficaces, toujours en phase avec les meilleures pratiques. Alors que tant reste à découvrir en la matière, les champs d’expertise de la professeure Beauchamp – la neuropsychologie développementale, les TCC, la neuroimagerie et la cognition sociale – sont porteurs d’espoir et d’avenir, dans un contexte international qui a soif d’avancement des connaissances dans ces quatre domaines.
Récompensée à de multiples reprises pour son œuvre, cette humaniste est ainsi reconnue pour son leadership dans les neurosciences sociales. Parmi ses réalisations, mentionnons qu’elle co-dirige une équipe internationale qui a conçu la première batterie standardisée de cognition sociale pour les enfants et adolescents.
Miriam Beauchamp a publié à ce jour 134 articles (et 13 sont soumis) dans des revues réputées, dont 97 dans les cinq dernières années seulement, avec près de 6136 citations. Ajoutons que travailler avec elle est un plaisir sans partage.
Crédit photo : Marc-Antoine Charlebois