Dre Irma LeVasseur

Dre Irma LeVasseur (1877-1964) est fondatrice de l’Hôpital Sainte-Justine avec Justine Lacoste-Beaubien. Elle naît à Québec dans une famille d’artistes, où sa jeunesse est rapportée comme malheureuse. Elle fait de brillantes études et profite, à ses 17 ans, de l’occasion qui lui est offerte de s’exiler au Minnesota pour y débuter le cursus de médecine dont elle rêve. Pas le choix : à l’époque, les femmes ne sont pas admises dans les facultés de médecine des universités francophones canadiennes. De retour au Québec après l’obtention de son diplôme et deux ans de résidence auprès de pédiatres new-yorkais de grande réputation, elle fait une requête à l’Assemblée législative pour avoir le droit de pratiquer la médecine. Dans l’attente d’une autorisation, elle s’installe comme interne à Montréal, où elle œuvre à la Crèche de la Miséricorde, puis se rend à Paris de 1905 à 1907, afin de parfaire sa formation de pédiatre à l’Hôpital des enfants malades. De retour au pays, on la retrouve à la Crèche de la Miséricorde, où elle côtoie la pédiatrie montante du Québec, dont le Dr Raoul Masson, pédiatre, avec qui elle partage le rêve de voir naître une grande institution pédiatrique montréalaise. À cet effet, une rencontre est organisée entre Justine Lacoste-Beaubien et elle par la philanthrope Éva Rodier-Thibaudeau en novembre 1907. Cette rencontre permet rapidement  ̶ dans les faits, cinq jours plus tard  ̶, de fonder le Refuge des petits malades, qui devient dès le lendemain l’Hôpital Sainte-Justine. Dre LeVasseur ne siège que deux mois au conseil d’administration  ̶ dont elle démissionne avant sa première réunion  ̶  et que quelques semaines de plus au Bureau médical. On la retrouve ensuite à New York, puis comme volontaire en Serbie. De retour à Québec en 1919, elle ouvre un dispensaire, qui devient dans le temps une nouvelle grande institution : l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, qu’elle quitte, après un conflit avec l’administration, pour fonder, toujours à Québec, un centre de réadaptation pour enfants handicapés. Si Justine Lacoste-Beaubien assiste à son cinquantième anniversaire de pratique, fêté à Sillery, Dre LeVasseur meurt cependant seule, dans l’anonymat et la précarité, en 1964, sans jamais avoir remis les pieds à l’Hôpital Sainte-Justine, dont elle fut l’étincelle. 

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