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Les mots à utiliser et ceux à éviter

Accompagner les parents endeuillés

Être confronté au chagrin d’un proche qui vient de perdre son bébé laisse sans voix. Aucun mot ne semble approprié pour apaiser la peine des parents.

Beaucoup de personnes se sentent démunies et mal à l’aise, à tel point qu’elles ne savent que dire. Certains seront maladroits, d’autres éviteront d’aborder le sujet.

Or, de nombreux parents ressentent le besoin de partager leurs émotions et de parler de leur bébé pour :

  • Soulager une charge émotive importante
  • Se rappeler et cristalliser les précieux souvenirs
  • Aider l’entourage à mesurer l’immensité et la dureté de la perte
  • Que la famille et les amis s’approprient l’histoire d’un des leurs
  • Rendre plus concrets les derniers événements et la mémoire du bébé
  • Que les autres expriment ce qu’ils ne réussissent pas à exprimer eux-mêmes
  • Que l’échange soit prétexte à évoquer d’autres histoires où il est question de courage, d’avenir heureux, de résilience
  • Voir de plus en plus clair dans leurs émotions et réaliser le chemin parcouru

Sachez que vous ne causerez pas de peine aux parents endeuillés en leur parlant de leur bébé. Au contraire, vous leur ferez le plus beau des cadeaux en leur donnant un espace pour déposer leur peine, parler, pleurer, raconter, rire et se souvenir1. S’ils pleurent, c’est qu’ils se sentent en confiance à vos côtés et qu’en votre présence, ils se permettent d’exprimer leurs émotions. S’il ne s’agit pas d’un bon moment pour eux, ils vous le diront tout simplement.

Il est normal de ressentir un malaise et de ne pas trouver les bons mots. Malgré une intention bienveillante, il peut arriver de prononcer des mots que l’on espérait réconfortants, mais qui finalement suscitent une réaction de colère ou de chagrin.

Il n’y a pas de mots « magiques » ou de phrases toutes faites qui consoleront les parents. Lorsque l’on ne sait pas quoi dire, il vaut parfois mieux garder le silence ou simplement dire : « Je suis désolé, je ne sais pas quoi vous dire. »

Quelques suggestions

Certaines attitudes sont appréciées des parents dans ces moments difficiles. Voici quelques suggestions qui pourront vous aider lorsque vous serez à leurs côtés2 :


Les attitudes appréciées

  • Demandez-leur s’ils désirent vous parler de leur histoire
    Les parents ont besoin de se sentir écoutés, sans jugement. Ils seront soulagés de raconter les évènements et de mettre des mots sur leurs émotions.
  • N’hésitez pas à leur poser des questions sur leur bébé
    Vous pouvez leur demander s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fille, comment il s’appelait. Certains parents seront même très touchés de parler de son apparence physique, de son poids ou de sa grandeur.
  • Si vous le désirez, vous pouvez leur demander s’ils souhaitent partager avec vous les photos et/ou les souvenirs de leur bébé
    De nombreux parents sont émus et éprouvent beaucoup de reconnaissance lorsque leur entourage montre de l’intérêt pour découvrir qui était leur bébé.
  • Nous vous encourageons à utiliser le prénom du bébé lorsque vous évoquez son souvenir : de cette façon, vous considérez leur bébé comme une personne qui fait partie de la famille.
  • N’hésitez pas à leur faire part de votre peine
    Il peut être réconfortant pour les parents de savoir que leurs proches sont aussi affectés par la mort de leur bébé. Cette attitude démontre que vous aussi étiez attachés à leur bébé et ils se sentiront très touchés que vous partagiez vos émotions avec authenticité.
  • Toutefois, ne cherchez pas à vous faire consoler par les parents, puisqu’ils doivent eux-mêmes vivre leur chagrin et ils ne seront probablement pas en mesure de vous apporter l’aide dont vous avez besoin. Vous pouvez consulter la section Les ressources pour l’entourage si vous souhaitez recevoir de l’aide.


Des phrases bien accueillies

Voici quelques exemples de phrases qui seront bien accueillies et qui toucheront les parents endeuillés :

  • « Je suis désolé de ce qui vous arrive. »
  • « Toutes mes condoléances. »
  • « Veux-tu me parler de ce que tu ressens ? »
  • « Je suis disponible pour t’écouter si tu en as envie. »
  • « Sache que je serai toujours là pour parler de [prénom du bébé]. »
  • « Je ne l’oublierai jamais. »


Les phrases à éviter

  • « Vous êtes jeunes, vous en aurez d’autres. »
    Ce n’est pas un autre bébé que les parents désiraient, c’était celui-ci. Et les autres bébés qui feront éventuellement partie de la famille ne le remplaceront jamais.
  • « Tu n’étais qu’en début de grossesse. »
    L'’intensité du deuil n’est pas liée à la durée de la grossesse. Peu importent les circonstances, la peine peut être immense.
  • « C’est pire lorsque c’est un enfant plus vieux. »
    Il n’y a pas de deuil plus facile ou moins facile. La perte d’un enfant est une tragédie, peu importe quand survient sa mort. La douleur ne se mesure pas.
  •  « Vous ne l’avez pas vraiment connu. »
    Les parents étaient très attachés à leur bébé, Ils avaient des rêves et des projets qu’ils devront déconstruire.
  • « Ne pleure pas. »
    Il est normal de pleurer lorsqu’on est en deuil et laisser aller leurs émotions sans retenue soulage les parents.
  • « Je comprends. »
    Personne ne peut réellement comprendre le chagrin des parents, mais on peut être très touché et sensible à leur souffrance.
  • « Passe à autre chose. » ou « Reprends-toi. »
    Les parents ont besoin de temps pour faire leur deuil. Dites-leur plutôt qu’ils ont le droit d’être bouleversés et que c’est correct que cela prenne du temps.
  • « C’est peut-être mieux comme ça. »
    C’est une phrase qui fait beaucoup de peine aux parents, car comment imaginer qu’il soit mieux que leur bébé soit mort plutôt qu’en vie ?
  • « Au moins, il t’en reste un. » (situation de grossesse multiple)
    Les parents attendaient deux bébés et non un seul. Il est normal de vivre le deuil de cet enfant.
  • « Heureusement, vous avez déjà d’autres enfants. »
    La présence d’autres enfants dans la famille n’enlève pas l’intensité de la perte de leur bébé. Leur deuil est tout aussi grand.
  • « Vous devriez… / Vous ne devriez pas… » ou « Il faudrait… »
    Les parents n’ont pas envie qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire, car personne ne vit leur deuil à leur place. Ils ont juste besoin de votre ÉCOUTE.

« Dis-moi que tu ne comprends pas ce que je vis, mais que tu penses à moi. »

« Dis-moi que tu vas venir me faire un souper (et fais-le pour vrai), car je n’ai pas l’énergie pour ça. »

« Dis-moi que tu ne sais pas quoi me dire, car tu sais que ma douleur est horrible. Demande-moi ce que tu peux faire pour moi, je vais te le dire. »

« Invite-moi à sortir. »

« Écoute-moi quand j’en ai besoin et tends-moi ben des mouchoirs. »

« Et si tu me demandes comment ça va, bien c’est fort possible que j’éclate en sanglots pis que je braille ma vie live devant toi, en plein milieu de l’allée des pâtes à l’épicerie. Si tu n’es pas prêt à ça ben, souris-moi amicalement, je vais comprendre. Transmets-moi un regard rempli d’empathie, ça va me faire du bien. Viens me serrer dans tes bras sans rien dire, tu vas mettre un baume sur ma plaie. »

Barbara Bouchard3

Les mots à utiliser

Questions abordées dans cette vidéo :

  • Comment aborder le sujet de la perte du bébé avec les parents ?
  • Comment composer avec un malaise face au sujet de la perte du bébé ?
  • Est-ce que cela peut créer un malaise d’être accompagné d’enfants lors de la visite des parents endeuillés?
  • Quelles sont les phrases à éviter ?
  • Comment discuter de la nouvelle grossesse avec des parents qui ont déjà perdu un bébé ?
  • Quelle est l’importance de compter les bébés décédés dans l’histoire familiale ?

1 La référence en deuil périnatal au Québec. Repéré à manoncyr.ca

2 Fréchette-Piperni, S. (2005). Les rêves envolés : Traverser le deuil d’un tout petit bébé. Boucherville : Éditions de Mortagne.

3 Bouchard, B. (2015). À ceux qui ne savent quoi dire à un parent qui vient de perdre un enfant. Repéré à tplmoms.com

À propos de cette page
Mise à jour le 19 juin 2019
Créée le 29 mai 2019
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