1. Le choc, le déni
Le début est toujours marqué par un état de choc durant lequel la personne ressent un engourdissement, un sentiment d’irréalité. Le déni est un mécanisme de défense normal et temporaire qui permet de rester fonctionnel et de garder un semblant de contrôle.
Une grande souffrance peut être ressentie et se manifester par des pleurs, des cris ou une incompréhension qui laisse sans voix. Sachez que face à une même situation, les réactions et les impacts peuvent différer pour chacun des deux parents.
Cependant, il est important de demander de l’aide si cet état se prolonge, car il peut empêcher d’enclencher les autres phases du deuil et entraîner des troubles physiques ou psychologiques.
2. La désorganisation
Ensuite, la réalité de la perte du bébé est de plus en plus présente. Cette étape varie aussi d’une personne à l’autre en termes de durée et d’intensité des manifestations.
Certains parents se sentent anxieux et envahis par la tristesse et éprouvent des difficultés à réaliser les gestes quotidiens les plus simples. Des perturbations du sommeil (insomnie, hypersomnie) et de l’appétit peuvent survenir, d’où la fatigue, un manque d’intérêt généralisé et une atteinte à l’estime de soi. Cette phase est similaire à un état dépressif temporaire et de durée variable.
Durant cette phase, certaines émotions telles la colère, des peurs, des sentiments de culpabilité, d’injustice ou de honte peuvent se manifester. Certains parents éprouveront le besoin de parler de leur vécu, alors que d’autres auront besoin de s’isoler par moments et d’éviter les contacts extérieurs.
Conseils
Voici quelques conseils afin de vous aider à traverser cette étape de votre deuil.
- Exprimez les émotions que vous ressentez et éviter de les taire ou de les fuir d’emblée.
- Donnez-vous des moments pour parler de votre bébé en couple et avec d’autres.
- Permettez-vous de pleurer lorsque vous en sentez le besoin.
- Gardez de bonnes habitudes de sommeil et d’alimentation (n’hésitez pas à faire des siestes si nécessaire).
- Retournez dès que possible à vos activités quotidiennes.
- Sortez prendre l’air pour faire des exercices ou tout simplement pour marcher.
- Prenez du temps pour vous. Accordez-vous des moments de douceur et de réconfort.
- N’ayez pas peur de demander l’accompagnement d’un professionnel si vous en ressentez le besoin.
3. La réorganisation
Petit à petit, vos émotions vont vous sembler moins intenses, la douleur sera moins forte et la tristesse plus supportable. Durant cette phase, vous vous sentirez plus calme et aurez plus d’énergie, ce qui vous aidera à réorganiser pas à pas votre vie sans votre bébé.
Certains parents témoignent qu’il leur arrive de ne plus penser à leur bébé durant de longs moments. Cette réaction est normale et saine, car c’est un signe que l’on sort tranquillement du deuil.
Même s’il vous arrive d’y penser moins, votre bébé ne sera jamais oublié. L’amour que vous ressentez pour lui demeurera authentique même si vous arrivez à reprendre le cours normal de votre vie.
4. La réappropriation
Doucement, vous commencerez à prendre un certain recul par rapport aux évènements et vous réaliserez tout le chemin que vous avez parcouru.
Vous envisagerez de nouveaux projets. Ils vous permettront de vous réconcilier avec la vie et ses petits bonheurs.
5. La transformation
Pour retrouver un apaisement et une sérénité, vous ressentirez le besoin de trouver un sens à la perte de votre bébé. Vos valeurs et vos croyances seront peut-être différentes et vous aurez probablement un nouveau regard sur la vie.
Le deuil est une épreuve, un bouleversement profond de la vie. Il transforme. De nouvelles choses émergent de ces souffrances. Mais la seule chose qui ne meurt jamais, c’est l’amour, celui que l’on a reçu et celui que l’on a donné.
Elisabeth Kübler-Ross
L’amour est ce qui reste quand il ne reste plus rien.
Christiane Singer