L’adolescence est une période marquée par le sentiment d’invulnérabilité et le désir d’autonomie. Apprendre à gérer son épilepsie à cet âge devient parfois un véritable défi. Un défi pour les adolescents qui cherchent à acquérir leur indépendance et un défi pour les parents qui doivent gérer leurs inquiétudes.
Pour acquérir leur indépendance, les adolescents feront diverses expériences. Celles-ci ainsi que leur mode de vie sont souvent bien peu adaptés à une bonne gestion de l’épilepsie. De plus, l’imprévisibilité des crises, la prise de médicament et leurs effets secondaires peuvent causer des problèmes pour l’adolescent en quête d’autonomie.
Enfin, comme l’adolescence est marquée par des changements, il se peut que le type de crises et leurs fréquences se modifient également. Les restrictions et la surprotection peuvent également rendre difficile le chemin vers l’autonomie de l’adolescent.
Quelques divergences potentielles...
Sommeil
Le sommeil favorise un meilleur apprentissage, une meilleure mémorisation et adaptation aux différents évènements de la vie quotidienne. Il est donc essentiel pour tous les adolescents. Toutefois, la période de l’adolescence est davantage marquée par le manque de sommeil causé par les sorties, les devoirs, le travail et à une gestion de temps inadéquate.
Dans le cas de l’épilepsie, le sommeil est primordial, car la fatigue constitue un élément déclencheur de crises. Des problèmes de concentration et de comportement peuvent également être associés au manque de sommeil. Enfin, tous ces aspects ont un impact sur l’apprentissage. Il est donc important pour les adolescents, notamment pour ceux atteints d’épilepsie, d’avoir un nombre d’heure de sommeil suffisant. Cela permet de meilleures répercussions sur l’apprentissage et sur la gestion des crises.
Alcool
Avec l’adolescence vient souvent les premières expériences de consommation d’alcool. Durant cette période, la consommation n’est pas très bien contrôlée et ces effets sont moins connus. Les adolescents sont également souvent influencés par les autres. Les différents jeux favorisant la consommation d’alcool n’aident pas ce phénomène.
Pour les jeunes atteints d’épilepsie, ce comportement peut être dangereux. L’alcool n’est pas proscrit. Toutefois, il faut savoir qu’il interagit avec les médicaments. Ceux-ci peuvent devenir moins efficaces à cause de à la présence d’alcool dans le sang et donc provoquer des crises. L’adolescent devrait se sentir à l’aise de discuter de sa consommation d’alcool avec son neurologue. Ce dernier n’a pas le rôle de moraliser ou de juger le jeune, mais bien de l’informer et de s’assurer que les risques associés à la consommation d’alcool soient compris.
Drogues
Malgré toutes les précautions que l’on peut prendre, la drogue est présente dans la vie des adolescents. Sans nécessairement être un consommateur, il pourra en voir circuler ou se trouver dans des endroits encourageant sa consommation. Le défi pour les adolescents est d’éviter d’en consommer soi-même.
Tout comme pour l’alcool, l’influence des autres est très grande. L’abus de drogue est considéré comme un déclencheur de crise. Il est conseillé de discuter avec son neurologue de la consommation de drogue.
Risques non calculés
La période de l’adolescence est marquée par l’insouciance. Il est fréquent que les adolescents prennent des risques sans calculer les conséquences, se sentant invulnérables. Ces évènements servent souvent à connaître leurs limites.
Toutefois, certaines expériences peuvent être problématiques pour les adolescents vivant avec l’épilepsie. Il faut se rappeler que les grands stress peuvent être un déclencheur de crises. De plus, les activités associés à ces risques non calculés sont parfois peu sécuritaires et donc peuvent constituer non seulement un danger pour le déclenchement de crise mais pour la sécurité en général.
Prise de médicaments
La prise de médicament est un véritable défi pour les adolescents. Ceux-ci se sentent souvent peu à l’aise de les prendre devant leurs amis. Comme une bonne proportion d’adolescents décide de ne pas divulguer leur épilepsie, il est presqu’impossible de prendre leurs médicaments devant les autres. Ils vont donc utiliser différents moyens pour éviter ce contact. Certains vont se cacher pour aller les prendre ou d’autres feront le choix de les prendre plus tard.
Ce comportement peut avoir pour effet de les oublier ou de décaler son horaire de médicaments et par le fait même d’augmenter le risque de crises. Il est donc important d’encourager les adolescents et leurs parents de parler de la maladie, surtout dans l’entourage direct de l’enfant. Ceci permet aussi de briser les tabous et stigmas liés à l’épilepsie.
De plus, comme l’adolescence est une période de remise en question. Il est possible qu’un jeune bien contrôlé par la médication se questionne sur la pertinence de continuer son traitement. Ne constatant plus les effets de son épilepsie, il peut décider de diminuer ou d’arrêter complètement son traitement.
Toutefois, cette attitude est très dangereuse et peut causer de graves problèmes, notamment le retour des crises et même entraîner un status epilepticus. Il ne faut jamais arrêter ou même diminuer la médication sans l’autorisation du médecin.