L’âge à l’apparition des crises
L’âge au développement de l’épilepsie a un rôle clé dans l’apparition des problèmes d’apprentissage. Une épilepsie précoce (avant l’âge de 3 ans surtout) peut amener des modifications du cerveau au niveau cellulaire et des réseaux de neurones ayant diverses conséquences.
Elle peut provoquer une altération du développement de la fonction cognitive supportée par la région cérébrale impliquée dans l’épilepsie. Des conséquences à long terme sur le développement de l’enfant peuvent être observées même si l’épilepsie est guérie.
Si l’épilepsie se développe durant la période maximale de la maturation cérébrale, soit dans les deux premières années de vie, des problèmes cognitifs sont plus susceptibles de survenir. Toutefois, cette période est aussi marquée par une plus grande plasticité du cerveau.
Une épilepsie traitée et contrôlée rapidement limite les problèmes cognitifs. Il est possible de combiner le traitement médical à des thérapies ciblées en physiothérapie, ergothérapie ou orthophonie selon les difficultés de l’enfant. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de notre clinique 0-3 ans et du Centre intégré du réseau en neurodéveloppement de l’enfant (CIRENE).
La fréquence des crises
La fréquence des crises peut également avoir un impact sur les troubles d’apprentissage. Il faut savoir que lorsqu’une crise survient, celle-ci provoque un moment d’inattention. Si celles-ci sont nombreuses, l’enfant atteint devra faire face à plusieurs moments de ce genre.
Dans ces conditions, il est plus difficile de retenir l’information et d’être attentif en classe. Même si les crises sont de courtes durées, leurs fréquences peuvent rendre l’apprentissage complexe.
Le type d’épilepsie
Certaines formes d’épilepsie, comme l’épilepsie généralisée symptomatique/cryogénique, sont davantage associées aux difficultés d’apprentissage.
De plus, on observe une plus grande fréquence des troubles psychopathologiques chez les enfants avec une épilepsie frontale ou temporale.
La présence de ces troubles de comportement amène un risque plus élevé de difficultés d’apprentissage, indépendamment du potentiel cognitif.
Le traitement et ses effets secondaires
Les effets secondaires des médicaments antiépileptiques peuvent également être responsables des problèmes d’apprentissage.
Ceux-ci étant souvent associés à la somnolence, aux troubles de concentration et de mémoire, ils ne permettent pas une attention optimale, ce qui représente un défi pour l’apprentissage.
Les facteurs socio-familiaux et psychologiques sont également à considérer
Il est également important de prendre en considération les facteurs psycho-sociaux dans l’apparition des troubles d’apprentissage.
Les symptômes anxieux et dépressifs qui sont parfois observé chez l’enfant atteint d’épilepsie et dans son entourage peuvent avoir un impact sur l’apprentissage.
Donc, la façon dont la famille réagira à l’épilepsie de l’enfant aura un impact sur le développement des difficultés d’apprentissage.
Comment repérer un enfant avec un trouble d’apprentissage
Plusieurs attitudes ou comportements de l’enfant peuvent donner un indice sur la présence de troubles d’apprentissage
- L’immaturité et un manque d’autonomie : Ceux-ci peuvent être reflétés par un manque d’organisation, des retards fréquents et des difficultés à travailler seuls. Le manque de motivation face à l’apprentissage peut également être un indice de trouble d’apprentissage.
- Une instabilité, impulsivité et/ou des troubles attentionnels : Lorsque l’enfant ne supporte par l’attente, la frustration, la contrainte. En classe, ce comportement se résume à une difficulté à rester concentrés.
- Un manque de confiance en soi : Lorsque l’enfant a une mauvaise image de soi et éprouve des angoisses d’échec pouvant toucher différents secteurs de sa vie (apprentissages scolaires, sport, socialisation) et l’empêcher d’exploiter efficacement ses capacités intellectuelles ou/et relationnelles.