Troubles et conditions associés

Trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité

Lors de l’évaluation d’un enfant pour le TDAH, d’autres diagnostics potentiels sont-ils fréquents ?

Il y a d’autres diagnostics possibles chez un jeune enfant qui présente des difficultés d’attention, de l’hyperactivité et de l’impulsivité : il est important de bien départager le TDAH des autres troubles.

Les autres troubles neurodéveloppementaux que l’on retrouve le plus souvent chez l’enfant sont :

  • Le trouble du spectre de l’autisme (TSA);
  • La déficience intellectuelle (DI);
  • Le trouble de langage.

Ce sont tous des troubles différents : un enfant peut être atteint d’un seul trouble ou d’une combinaison de plusieurs d’entre eux.


TDAH et trouble du spectre de l’autisme (TSA)

Symptômes communs du TDAH et du TSA

On sait que plus de 50 % des enfants atteints de TSA correspondent aussi aux critères du TDAH et que jusqu’à 50 % des enfants ayant un TDAH ont des traits relatifs au TSA. Il y a donc un chevauchement entre ces populations.

En effet, d’une part, les enfants qui ont un TSA ont souvent des symptômes d’inattention, de l’impulsivité, de l’hyperactivité, des difficultés sur le plan des fonctions exécutives et sur celui de l’autorégulation des émotions (gestion des émotions), symptômes qui constituent le noyau du TDAH.

D’autre part, les enfants ayant un TDAH ont souvent des déficits dans les domaines de la communication et des interactions sociales réciproques, symptômes qui sont centraux dans le TSA. De plus, les deux troubles apparaissent durant la petite enfance, sont plus fréquents chez les garçons, ont un taux d’héritabilité élevé et ont plusieurs troubles comorbides ou associés communs, telle l’anxiété.

Il est donc primordial de procéder à une évaluation complète par une équipe spécialisée afin de bien départager ces deux troubles, surtout pour les enfants qui présentent plusieurs symptômes communs aux différents diagnostics.

Qu’est-ce qui distingue le TDAH du TSA ?

Pour bien distinguer les deux troubles, il faut passer par un processus d’évaluation complet. Il faut aussi se rappeler que chaque enfant est différent et que plusieurs présentations sont possibles : des enfants très différents peuvent recevoir le même diagnostic et des enfants qui se ressemblent en surface sur plusieurs points peuvent recevoir des diagnostics différents.

La distinction est parfois subtile entre le TDAH et le TSA, mais elle est bien réelle.

Chez les enfants atteints de TSA, on observe principalement les phénomènes suivants :

  • Des atteintes qualitatives dans les interactions sociales réciproques et la communication.
  • Une réduction des ouvertures sociales.
  • Des déficits dans les habiletés de communication sociale comme l’empathie, la compréhension de son rôle dans les situations sociales, etc.

Les enfants ayant un TDAH ont d’abord et avant tout des difficultés attentionnelles. Celles-ci peuvent avoir un impact secondaire sur leurs relations sociales en raison de leur impulsivité, de leur agitation ou de leur incapacité à s’autoréguler. Par exemple, ils peuvent éprouver des difficultés à conserver des amitiés en raison de leur agitation ou de leur impulsivité.

Quand on remarque des difficultés attentionnelles chez les enfants ayant un TSA, il s’agit davantage d’une tendance à ne pas écouter (car ce dont on parle ne fait pas partie de leurs intérêts). Pour les enfants ayant un TDAH, les difficultés attentionnelles sont principalement liées à une attention de courte durée ou à un grand niveau de distractibilité (ils sont distraits).

On note une tendance, chez les enfants ayant un TSA, à éprouver de la difficulté à changer l’objet de leur attention et à avoir des idées dont ils ne démordent pas. Chez les enfants ayant un TDAH, on observe plutôt une tendance à changer d’idée constamment.

Par ailleurs, les enfants ayant un TSA sont souvent attirés par de petits détails ou peuvent centrer leur attention sur des éléments plus périphériques. Les enfants ayant un TDAH, quant à eux, ignorent souvent les détails et restent à un niveau d’analyse plus global lorsqu’ils doivent affronter un problème. Ils brossent un portrait global plutôt que d’être très méticuleux ou minutieux, comme les enfants ayant un TSA.

Certains maniérismes ou mouvements répétitifs présents chez les enfants ayant un TSA peuvent être faussement interprétés comme de l’hyperactivité. Aussi, chez ses mêmes enfants, il y a présence de comportements excentriques, inhabituels ou étranges. Ils utilisent peu les gestes de communication et leur contact visuel est souvent anormal. Les enfants atteints de TDAH ne manifestent habituellement pas ces symptômes : ils peuvent toutefois avoir de la difficulté à démontrer leurs capacités sociales en raison de leur agitation ou de leur impulsivité.

Certains enfants peuvent-ils être atteints à la fois d’un TDAH et d’un TSA ?

Oui. Il est même fréquent que les deux troubles soient présents chez le même enfant. Le plus souvent, les enfants qui sont atteints d’un TSA et d’un TDAH ont reçu leur diagnostic de TDAH d’abord, car l’hyperactivité est souvent le premier symptôme visible.

Le profil des enfants qui ont un TDAH et un TSA est caractérisé par des difficultés beaucoup plus significatives que celui des enfants qui ont seulement un des deux troubles : ils ont plus de difficultés d’apprentissage, de langage, de comportement, et plus de troubles psychiatriques, tels la dépression et l’anxiété.


TDAH et déficience intellectuelle (DI)

La majorité des enfants ayant un TDAH est dans la moyenne ou au-dessus de la moyenne en ce qui a trait au fonctionnement intellectuel. C’est à l’aide d’un test d’intelligence (communément appelé test de QI) qu’on évalue le niveau de fonctionnement intellectuel d’un enfant ou d’un adolescent.

On évalue alors les sphères principales de ce que les psychologues nomment l’intelligence : la sphère verbale, la sphère visuospatiale, le raisonnement logique, la mémoire et l’attention. La déficience intellectuelle est un déficit global de l’ensemble des fonctions cognitives.

Toutes les sphères sont touchées. Le test de QI, couplé avec une analyse du comportement dans la vie de tous les jours, permet de conclure au diagnostic de DI. Dans le TDAH, ce sont des aspects spécifiques du fonctionnement intellectuel qui sont touchés, soit la mémoire à court terme, l’attention et les fonctions exécutives. Les autres sphères de l’intelligence sont habituellement préservées, normales.

Pourquoi le TDAH et la DI sont-ils parfois confondus ?

Un enfant ou un adolescent qui est atteint de DI peut être inattentif en classe parce que les demandes dépassent ses capacités.

Si les attentes sont ajustées à son rythme d’apprentissage ralenti, donc à son âge mental, l’enfant qui a une DI ne sera pas inattentif, impulsif ou agité. De plus, il pourra possiblement développer une meilleure estime de soi.

Les enfants qui ont une DI font donc des apprentissages au ralenti. Par contre, ceux qui ont un TDAH sont généralement capables de faire des apprentissages associés à leur âge, au même rythme que les enfants dits normaux, et ce, lorsque des stratégies appropriées sont mises en place.

Un enfant qui a une DI peut-il aussi être atteint de TDAH ?

Effectivement, un enfant peut avoir une DI seule, un TDAH seul, ou avoir une DI avec un TDAH. Le fonctionnement cognitif d’un enfant ayant ce double diagnostic se trouve au moins deux écarts-types sous la moyenne des enfants du même âge, et ce, pour toutes les sphères de l’intelligence.

Cela signifie que son fonctionnement intellectuel est très en-dessous de celui de ses pairs. Par exemple, on peut simplifier en disant qu’un enfant de 10 ans ayant une DI de degré léger possède les capacités intellectuelles d’un enfant de 5 à 7 ans.

Pour qu’un TDAH lui soit confirmé en plus de sa DI, il faut que ses difficultés attentionnelles et exécutives dépassent de manière significative celles qui pourraient être attendues chez un enfant de même niveau intellectuel.

Dans notre exemple, l’enfant de 10 ans qui a les capacités intellectuelles d’un enfant typique de 5 à 7 ans aurait aussi un TDAH si ses capacités d’attention, son niveau d’agitation et son impulsivité étaient comparables à celles d’un enfant de 2-3 ans ou moins.

Les enfants ayant une DI sont-ils plus à risque d’être atteints de TDAH ?

La prévalence de TDAH est trois à quatre fois plus élevée chez les enfants ayant une DI que dans la population générale.

Aussi, les symptômes de TDAH ont tendance à être plus sévères et à persister davantage avec le temps chez les enfants ayant une DI que dans la population générale.


TDAH et trouble de langage

Doit-on aussi suspecter un TDAH chez les enfants qui ont un retard ou un trouble de langage ?

La recherche a démontré que le fait d’avoir un retard de langage ou des difficultés dans le développement du langage peut être un indice précurseur de TDAH. Par contre, tous les enfants qui ont un trouble de langage n’ont pas nécessairement aussi un TDAH.

Une évaluation complète est nécessaire : on observe alors dans quels contextes l’impulsivité et l’hyperactivité apparaissent. En effet, les enfants qui ont un retard ou un trouble de langage peuvent se montrer inattentifs lorsque la sphère langagière est particulièrement sollicitée ou que les habiletés linguistiques font l’objet de la leçon ou du devoir.

Lorsque les tâches verbales sont les plus pénibles pour l’enfant, alors que les activités non verbales (casse-têtes, jeux de construction) sont réussies avec plus d’aisance, il est probable que les difficultés se limitent au langage. Par contre, si les symptômes d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité sont visibles dans la plupart des activités, verbales ou non, il est possible d’être en présence d’un TDAH.


Quelques définitions

Comorbidité

Un trouble comorbide (ou comorbidité) est un autre trouble dont l’enfant peut aussi être atteint. Par exemple, le TSA est un trouble qui est souvent comorbide au TDAH : cela signifie que les deux troubles sont souvent présents chez le même enfant.

Fonction exécutive

Les fonctions exécutives sont un ensemble de processus cognitifs de haut niveau qui permettent de faire varier le traitement de l’information à chaque instant, en fonction des objectifs poursuivis, et qui guide le comportement orienté vers un but.

Elles incluent habituellement les capacités de planification et d’organisation, la flexibilité mentale, la gestion de l’inhibition, la mise à jour de l’information dans la mémoire de travail, etc.

Taux d’héritabilité

Un trouble ayant un taux d’héritabilité élevé, comme le TDAH, est un trouble pour lequel la recherche a démontré que des facteurs génétiques sont certainement présents dans la transmission d’une génération à l’autre.

Cela ne signifie pas nécessairement que le parent ayant un TDAH le transmettra directement à son enfant, mais bien que des facteurs génétiques jouent un rôle important dans la transmission du TDAH d’une génération à l’autre.

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Mise à jour le 18 novembre 2020
Créée le 8 février 2018
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