Aujourd’hui, Elliot a 3 ans et demi et il se porte très bien. Personne ne peut dire qu’il a vécu une naissance difficile : il marche, court et saute! Il est excellent pour faire des casse-têtes et il parle sans arrêt. Il est moins souple que la moyenne des enfants mais cela ne l’empêche pas de faire tout ce qu’il veut.
Les enfants apprennent à s’adapter facilement. Je suis très heureuse de voir mon grand garçon aussi fort, intelligent et plein de vie. Je pense l’inscrire au soccer car il est très agile avec ses pieds.
L’accouchement a été difficile, l’utilisation à répétition de la ventouse a causé une énorme écchymose sur la tête d’Elliot et les médecins craignaient une hémorragie au cerveau.
Tout de suite après l’accouchement, l’état d’Elliot s’est dégradé et les médecins de l’hôpital de Trois-Rivières ont rapidement pris la décision de le transférer à Sainte-Justine. Je n’avais même pas pu avoir mon petit loup sur moi avant qu’il me soit enlevé. C’était très déchirant comme moment.
J’avais si peur qu’il ne passe pas au travers. À ce moment, je n’avais aucune idée de son état; c’était définitivement le pire moment de ma vie!
Une infirmière du transport néonatal de Sainte-Justine a pris le temps de venir me voir pour me dire qu’elle partait avec Elliot, de ne pas m’inquiéter et qu’il était entre bonnes mains. Je me suis immédiatement sentie en confiance. J’ai tellement apprécié qu’on prenne le temps de venir me rassurer.
À mon arrivée à Sainte-Justine, Elliot avait déjà débuté son refroidissement thérapeutique. En effet, son petit corps a été refroidi pendant 3 jours afin d’éviter les possibles séquelles au cerveau. C’est après environ 4 jours que j’ai enfin pu prendre mon petit garçon dans mes bras.
Un moment magique! Je me souviens avoir peur de le prendre parce qu’il était connecté de partout! Je me rappelle aussi d’avoir tout tenté pour analyser les chiffres sur le moniteur pour voir s’il respirait bien et si son cœur battait comme il faut…un conseil : laissez cela aux professionnels.
Concentrez-vous sur ce pour quoi vous avez du pouvoir : donner de l’amour à votre petit trésor. Durant les premiers jours, Elliot était gavé et je faisais des tentatives d’allaitement. J’ai travaillé fort pour pouvoir allaiter; je tirais mon lait soir et nuit et heureusement j’ai été soutenue par une conseillère en lactation.
Je suis très heureuse car mes efforts ont été récompensés. Après quelques jours, nous avons appris que l’hémorragie n’était pas dans le cerveau mais que les effets à long terme étaient difficiles à prévoir. Les médecins étaient positifs et nous avons obtenu notre congé suite à une prise de poids difficile. Nous avions surtout hâte de commencer notre vraie vie à la maison.
Quand je repense à mon séjour en néonatalogie et toute l’incertitude avec laquelle je devais vivre, je réalise que j’ai bien fait d’avoir confiance en la vie et au personnel de Sainte-Justine. Il ne me restait qu’à être présente et à donner de l’amour à mon garçon en lâchant prise sur la partie que je ne pouvais pas contrôler. Je sais que c’est difficile, mais il faut avoir confiance et profiter de chaque petit moment de bonheur.
Ces moments sont précieux et nous permettent de prendre des forces pour continuer. Je me rappelle avoir eu peur que mon bébé ne s’attache pas à moi étant donné que nous n’avions pas eu la chance de nous coller dès son arrivée au monde. J’ai vite réalisé que rien ne pouvait changer le fait que j’étais sa maman. Le lien maman-bébé est magique et unique, que l’enfant soit malade ou non.
N’hésitez pas à demander de l’aide. Si votre enfant a eu une naissance difficile, votre accouchement a sans aucun doute été difficile et cela peut laisser des marques et des peurs. C’est important de faire la paix avec ce qui s’est passé pour continuer de profiter des beaux moments de la vie avec votre petit amour.