Le retour à la maison a été vécu comme le plus beau cadeau du monde. Olivia a maintenant 20 mois. Elle est suivie en centre de réadaptation pour un retard de développement moteur. Elle aura une petite opération au coeur dans l’année qui vient. MAIS C’EST TOUT!
Elle est une petite fille allumée, curieuse, ricaneuse, hyper sociable et elle adore les livres et danser. Nous croyons profondément que notre présence ininterrompue au chevet d’Olivia durant l’hospitalisation a fait une grande différence pour elle.
Mais tout cela n’aurait pas été possible si nous n’avions pas su bien nous entourer et accepter l’aide de nos proches. Pour nous, le lien à tisser avec notre enfant a été fort depuis le début.
Quoiqu’il puisse être difficile pour certains, ce qui en ressort est magique. Puis, des milliers de deuils sont à faire mais la découverte d’une toute autre réalité merveilleuse nous attendait, il suffisait de l’accueillir.
Nous venions tout juste de débuter les vacances d’été au chalet. Nous commencions à prendre des photos du ventre qui commençait à peine à se pointer.
La journée de la naissance d’Olivia nous étions allés faire une promenade en forêt alors que des petites contractions qui ressemblaient à des Braxton Hicks se manifestaient.
À 24 semaines et 3 jours de grossesse, nous étions loin de nous douter que cette soirée-là, nous nous rendrions à l’hôpital de notre région, et qu’à peine quelques heures plus tard notre petite fille de 650g partirait en ambulance avec l’équipe de transport de Sainte-Justine.
En à peine une heure, nous avons eu le temps de quitter le chalet, nous faire dire que le col de maman était complètement dilaté et que le personnel hospitalier ferait tout en son possible pour garder Olivia dans le ventre en attendant l’arrivée de l’équipe de transport.
Olivia est née par voie naturelle et avait entre 10 et 50% de chance de survie. Papa suivit sa fille jusqu’à Ste-Justine et maman dû rester à l’hôpital.
Olivia a été hospitalisée 202 jours, dont 162 aux soins intensifs. Nous n’avons jamais douté de la force de vie de notre fille. Les jours 5 à 18 ont été critiques, avec beaucoup d’incertitudes. Puis la 40e semaine de vie d’Olivia aussi, où nous avons craint pour son futur.
Olivia a eu beaucoup de difficulté à développer ses poumons. Elle avait une bronchodysplasie sévère. Mais avec beaucoup de patience et d’amour, elle est sortie de l’hôpital sans oxygène et sans gavage.
Nous avons été présents tous les jours du matin au soir. Beaucoup de belles relations se sont tissées avec les personnes qui ont dévoué leur temps, leur savoir et leur amour pour Olivia.
Notre séjour en néonatalogie nous a rendus plus forts. Nous portons un regard plus posé et réaliste sur la vie et savons maintenant le profond sens de l’expression «un jour à la fois». Ça rend bizarrement la vie plus légère.
Même si souvent vous avez à assurer un rôle de support pour la famille, votre présence auprès de votre enfant et votre conjointe est si bénéfique.
C’est un privilège que de pouvoir faire du kangourou avec votre enfant, un privilège qui n’est pas donné à tous les pères que de pouvoir sentir leur bébé si jeune près d’eux.
Les pères ont souvent à tenir figure devant la situation, mais c’est aussi très difficile pour nous. Pour moi ce qui m’a le plus aidé est de savoir que j’étais là le plus que je pouvais pour ma famille.