Présentation et conservation
- Seringues injectables préparées par la pharmacie 20 mg/mL
- Fioles injectables 1 g disponibles dans les cabinets, pour utilisation en dehors des heures d’ouverture de la pharmacie
- Conserver à température ambiante
- Bibliothèque SIN : ceftriaxone
ATTENTION
Également préparé en seringues injectables 100 mg/mL pour les autres unités de soins du CHU Sainte-Justine
Indications
Antibiotique/Céphalosporine de troisième génération
ATTENTION
La ceftriaxone est utilisée en dernière ligne de traitement en raison des multiples contre-indications à son utilisation durant la période néonatale (voir section Contre-indications et précautions)
Traitement des infections, y compris des méningites, causées par des bactéries Gram négatif sensibles comme H. influenzae, Proteus sp., E. coli, Klebsiella sp., et de certaines bactéries Gram positif
Infection gonococcique ophtalmique ou traitement prophylactique d’un nouveau-né de mère atteinte de gonorrhée non traitée, sans infection disséminée
Le principal avantage de la ceftriaxone par rapport à la céfotaxime se situe sur le plan de la pharmacocinétique (élimination prolongée permettant une administration uniquotidienne)
Antibiotique à usage restreint au CHU Sainte-Justine : une autorisation verbale ou écrite du médecin du service des maladies infectieuses doit être obtenue dans les 24 heures suivant le début du traitement, sauf dans le cas d’une dose unique
Mécanisme d'action
Bactéricide par inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne
Doses
IV (préférée), IM* (en l’absence de voie IV)
Infection sans atteinte méningée
Méningite
- < 14 jours : 50 mg/kg/dose q 24 h
- ≥ 14 jours : 100 mg/kg/dose x 1 dose, puis 80 à 100 mg/kg/dose q 24 h
La céfotaxime est la céphalosporine recommandée pour le traitement des méningites néonatales en raison de l’expérience d’utilisation et du profil de tolérance plus favorable
Prévention des infections gonococciques non disséminées
Infection gonococcique ophtalmique
- 25 à 50 mg/kg/dose x 1 (maximum 125 mg)
La céfotaxime (100 mg/kg/dose IV x 1) est la solution de rechange proposée par la Société canadienne de pédiatrie pour les enfants recevant du calcium IV et pour qui la ceftriaxone est contre-indiquée
Dans le cas d’une infection disséminée, la céfotaxime est l’antibiotique recommandé dans les lignes directrices canadiennes
*Pour une administration IM, la fiole de ceftriaxone peut être reconstituée avec de la lidocaïne 1% afin de réduire la douleur associée à l’injection; une prescription est requise
Préparation, administration et compatibilités
IV
- Donner en 30 minutes
- Rincer lentement
- La solution injectable peut devenir foncée avec le temps : vérifier la date d’expiration
Si le traitement est débuté en dehors des heures d’ouverture de la pharmacie, utiliser les fioles injectables de 1 g :
- Dilution primaire : 1 g/fiole + 9,6 mL d'eau = 100 mg/mL
- Redilution pour administration : diluer chaque mL dans au moins 5 mL (vt) de soluté (concentration finale 20 mg/mL) et donner en 30 minutes
IM
Utiliser les fioles de 1 g avec la dilution suivante :
- Dilution primaire : 1 g/fiole + 2,2 mL d'eau stérile = 350 mg/mL
- Peut être reconstitué avec lidocaïne 1% (solution injectable sans agent de conservation), en remplacement de l’eau stérile, si prescrit
ATTENTION
Voir la technique en soins infirmiers # 8.6 INJECTION INTRAMUSCULAIRE pour s’assurer d’une injection intramusculaire (et non intravasculaire); la technique de soins présente également le volume d’administration maximal par site d’injection
ATTENTION
Contre-indiqué chez tout nouveau-né recevant du calcium IV; incompatible avec toute forme de calcium IV (p. ex. : lactate Ringer, soluté avec électrolytes utilisé couramment en néonatologie, alimentation parentérale)
Solutés compatibles
D5%, D10%, NaCl 0,9%
Compatibilités en dérivé (en Y)
Acétaminophène, acyclovir, amoxicilline – acide clavulanique, bicarbonate de sodium, dexmédétomidine, dopamine, épinéphrine, esmolol, héparine, kétamine, linézolide, métronidazole, morphine, norépinéphrine, potassium (chlorure), rocuronium, vasopressine, vitamine K1, zidovudine
Incompatibilités en dérivé (en Y)
Calcium (toute forme IV), clindamycine, dobutamine, fluconazole, ganciclovir, soluté avec électrolytes, vancomycine
Alimentation parentérale et lipides en dérivé (en Y)
Incompatible
Effets indésirables
Généralement bien toléré; altération de la flore gastro-intestinale (diarrhée), réaction locale au point d'injection (douleur, induration), accentuation de l’hyperbilirubinémie non conjuguée, anomalies hématologiques (éosinophilie, thrombocytose, leucopénie) rarement décrites, anémie hémolytique (rare), hépatotoxicité (rare), cholestase ou interférence avec l’excrétion biliaire (« boue biliaire »); les réactions d’hypersensibilité (éruption cutanée, urticaire, fièvre) sont rares chez les nouveau-nés
Un traitement prolongé augmente le risque d’infection fongique
Un surdosage peut abaisser le seuil de convulsion
Suivi
Bilirubine directe, AST, ALT, GGT, phosphatase alcaline
Site d’injection (si administration par voie périphérique)
Contre-indications et précautions
Contre-indications
ATTENTION
Contre-indiqué chez les patients recevant du calcium par voie intraveineuse (ou qui auront probablement besoin de calcium par voie intraveineuse), y compris le calcium administré par les solutés d’alimentation parentérale ou les solutés couramment utilisés en néonatologie (p. ex. : soluté D10% « 3-2-4 », lactate Ringer en retour de salle d’opération) : risque de formation de cristaux si la ceftriaxone entre en contact avec le calcium, avec risque de déposition au niveau vasculaire (particulièrement rénal et pulmonaire), et de décès
Consulter le pharmacien pour déterminer les délais requis entre la dernière dose de ceftriaxone et la reprise de calcium par voie IV, si nécessaire
ATTENTION
In vitro, la ceftriaxone déloge de façon significative la bilirubine non conjuguée de l'albumine : utiliser un autre antibiotique pour traiter un nouveau-né hyperbilirubinémique
Précautions
Cholestase ou insuffisance hépatique : la ceftriaxone s’élimine par voie biliaire et on a observé de la « boue biliaire » à l’échographie chez des nouveau-nés traités par ceftriaxone, possiblement en raison d’une précipitation avec le calcium dans le tractus biliaire
Ajustements posologiques requis en cas d’insuffisance rénale sévère accompagnée d’une insuffisance hépatique