Présentation et conservation
- Seringues orales préparées par la pharmacie 10 mg/mL
- Suspension orale 10 mg/mL, reconditionnée en bouteilles orales unidoses de 4 mL, disponible dans les cabinets des unités mère-enfant, pour utilisation en dehors des heures d’ouverture de la pharmacie
- Suspension orale non commercialisée au Canada, mais disponible au CHU Sainte-Justine en raison d’un accès préautorisé par le Programme d’accès spécial de Santé Canada
- Conserver à température ambiante
Indications
Antirétroviral
Prophylaxie de la transmission périnatale et postnatale du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), en combinaison avec d’autres antirétroviraux, dans les cas où le risque de transmission est plus élevé (voir les critères complets dans la FOPRI – 0089 – VIH – Prévention – Nouveau-né
Traitement du VIH, en combinaison avec d’autres antirétroviraux
Au CHU Sainte-Justine, le suivi des enfants exposés au VIH se fait toujours conjointement avec le service des maladies infectieuses
Mécanisme d'action
Inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) du VIH
Doses
Note : il n’existe pas de formulation injectable de névirapine
Prophylaxie de la transmission périnatale et postnatale du VIH, en combinaison avec d’autres antirétroviraux
Débuter le traitement dès que possible, dans les 6 premières heures de vie
PO
Dose selon âge gestationnel et postnatal
- Âge gestationnel < 34 semaines
- 0 à 13 jours : 2 mg/kg/dose q 12 h
- 14 à 27 jours : 4 mg/kg/dose q 12 h
- 28 à 42 jours : 6 mg/kg/dose q 12 h
- > 42 jours : posologie optimale à discuter avec la pharmacienne ou le pharmacien et le médecin du service des maladies infectieuses, si le traitement est encore indiqué
- À noter : il existe peu de données pour guider l’ajustement des doses chez les enfants nés prématurément, particulièrement avant 32 semaines; les doses proposées ici sont basées sur une modélisation pharmacocinétique non publiée d’une équipe américaine et adaptées par l’équipe du CHU Sainte-Justine; ces posologies sont sujettes à changement avec la parution de nouvelles données; un suivi étroit de la tolérance digestive et hépatique et de l’apparition d’une toxicité cutanée (rash) est recommandé
- La mesure de la concentration sanguine de névirapine permet d’orienter l’ajustement du traitement et de réduire les risques de toxicité, particulièrement chez les enfants nés avant 32 semaines : consulter une pharmacienne ou un pharmacien pour évaluer la pertinence d’un dosage et permettre l’arrimage avec le laboratoire de pharmacométrie (hors CHU Sainte-Justine)
- Âge gestationnel 34 à 36 semaines
- 0 à 6 jours : 4 mg/kg/dose q 12 h
- 7 à 28 jours : 6 mg/kg/dose q 12 h
- > 28 jours : 200 mg/m2/dose q 12 h
- Âge gestationnel ≥ 37 semaines
- 0 à 28 jours : 6 mg/kg/dose q 12 h
- > 28 jours : 200 mg/m2/dose q 12 h
*Surface corporelle (m2) = [0,05 x poids (kg)] + 0,05
Durée de la prophylaxie
Traitement du VIH
Consulter une pharmacienne ou un pharmacien pour connaître les posologies recommandées en cas de VIH confirmé chez l’enfant
Préparation, administration et compatibilités
PO
Administrer sans égard aux boires
ATTENTION
Le traitement doit être débuté le plus rapidement possible, idéalement dans les 6 heures suivant la naissance
Précautions pour la préparation et l’administration du médicament
En raison de ses effets cancérigènes chez l’animal, la névirapine est ciblée comme un médicament à manipuler avec précautions (groupe G2 – précautions); tous les documents relatifs aux médicaments dangereux et au port d’équipement de protection individuelle requis sont accessibles sur la page Intranet Médicaments dangereux.
Effets indésirables
Inconfort abdominal, éruption cutanée (décrite généralement comme une éruption maculopapulaire érythémateuse avec ou sans prurit sur le tronc, le visage et les extrémités), atteinte hépatique cholestatique ou hépatocellulaire, anomalies hématologiques (anémie, neutropénie, en combinaison avec d’autres antirétroviraux)
ATTENTION
Des effets graves ont été observés chez les enfants traités pour le VIH : éruption cutanée de type syndrome Stevens-Johnson, nécrolyse épidermique toxique et hépatotoxicité potentiellement grave (souvent associée à une réaction cutanée); tout signe clinique évocateur d’une telle toxicité doit faire l’objet d’une évaluation médicale immédiate
Suivi
FSC et différentielle, bilan de toxicité hépatique (bilirubine totale, ALT) : faire un bilan de base à la naissance, puis lors des rendez-vous de suivi en clinique externe; si l’enfant reste hospitalisé, un suivi à chaque semaine peut être envisagé, puis espacé selon les résultats; tolérance digestive, surveillance de l’apparition d’une éruption cutanée
La mesure des concentrations sériques de névirapine peut permettre de guider les ajustements de dose pour optimiser le traitement et minimiser les effets indésirables et le risque de résistance; ces analyses sont demandées au cas par cas par l’équipe des maladies infectieuses et de la pharmacie, notamment dans le cas d’un enfant né très prématurément (moins de 32 semaines)
Voir aussi la FOPRI – 0089 – VIH – Prévention – Nouveau-né pour les autres éléments de suivi, dont la charge virale du VIH
Contre-indications et précautions
Contre-indications
Dysfonction hépatique sévère préexistante
Développement d’une éruption cutanée grave persistante, ou accompagnée d’une toxicité hépatique ou systémique durant le traitement
Précautions
Multiples interactions médicamenteuses : consulter une pharmacienne ou un pharmacien