Présentation et conservation
- Sachet de poudre à diluer, 100 mg par sachet
- Formulation en sachet non commercialisée au Canada, mais disponible après autorisation par le Programme d’accès spécial de Santé Canada; consulter une pharmacienne ou un pharmacien pour connaître les autorisations à obtenir et la disponibilité du médicament
ATTENTION
Il existe d’autres présentations au CHU Sainte-Justine, mais elles ne sont pas utilisées en néonatologie
- Conserver à température ambiante
Indications
Antirétroviral
Prophylaxie de la transmission périnatale du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), en combinaison avec d’autres antirétroviraux, dans les cas où le risque de transmission est plus élevé (voir les critères complets dans la FOPRI – 0089 – VIH – Prévention – Nouveau-né) et que la souche maternelle est résistante à la névirapine
Traitement du VIH, en combinaison avec d’autres antirétroviraux
Au CHU Sainte-Justine, le suivi des enfants exposés au VIH se fait toujours conjointement avec le service des maladies infectieuses
Mécanisme d'action
Inhibiteur de l'intégrase du VIH
Doses
Note : il n’existe pas de formulation injectable de raltégravir
Prophylaxie de la transmission périnatale du VIH, en combinaison avec d’autres antirétroviraux
Débuter le traitement dès que possible, dans les 6 premières heures de vie
Si la mère a reçu une dose de dolutégravir ou de raltégravir dans les 2 à 24 heures avant l’accouchement, en cas de difficultés d’approvisionnement pour les sachets de raltégravir, la première dose de raltégravir peut être donnée au nouveau-né dans les 24 à 48 premières heures de vie; les autres antirétroviraux doivent néanmoins être donnés dans les 6 premières heures de vie
PO
Dose et intervalle posologique selon âge gestationnel et postnatal
- Âge gestationnel < 36 semaines
- Il existe peu de données pour guider l’ajustement des doses chez les enfants nés prématurément; la mesure des concentrations sanguines de raltégravir permet d’ajuster le traitement; consulter une pharmacienne ou un pharmacien pour permettre l’arrimage avec le laboratoire de pharmacométrie des antirétroviraux (hors CHU Sainte-Justine)
- 1,5 mg/kg pour 1 dose, puis prochaine dose selon dosage
- Dosages sanguins 24 à 48 heures après la dose, selon arrimage possible avec le laboratoire de pharmacométrie des antirétroviraux; deux dosages à quelques heures d’intervalle sont généralement souhaitables pour estimer l’élimination et ajuster l’intervalle posologique
- Âge gestationnel ≥ 36 semaines
- < 8 jours : 1,5 mg/kg/dose q 24 h
- 8 à 28 jours : 3 mg/kg/dose q 12 h
- 29 à 42 jours : 6 mg/kg/dose q 12 h
Au CHU Sainte-Justine, la prophylaxie est poursuivie selon ces nomogrammes pendant 6 semaines; ajuster les doses selon le gain de poids de l’enfant pendant cette période
Traitement du VIH
Consulter une pharmacienne ou un pharmacien pour connaître les posologies recommandées en cas de VIH confirmé chez l’enfant
Préparation, administration et compatibilités
PO
ATTENTION
Une dilution est nécessaire pour permettre la mesure et l’administration
- Diluer le contenu d’un sachet (100 mg) avec 10 mL d’eau (concentration finale 10 mg/mL)
- Bien mélanger pendant 45 secondes; ne pas secouer
- Prélever le volume correspondant à la dose prescrite à partir de cette dilution à 10 mg/mL
- Administrer dans les 30 minutes suivant la dilution
- Jeter le reste de la solution non administrée
Administrer sans égard aux boires
Effets indésirables
Intolérance digestive (diarrhées, nausées), atteinte hépatique (augmentation des ALT), éruption cutanée, hyperbilirubinémie non conjuguée en présence de concentrations très élevées de raltégravir; chez l’adulte : céphalées, hyperactivité, insomnie, myopathie et rhabdomyolyse (rare), thrombopénie (rare)
ATTENTION
Des effets rares, mais graves, ont été observés chez les enfants traités pour le VIH : éruption cutanée de type syndrome Stevens-Johnson, nécrolyse épidermique toxique et hépatotoxicité potentiellement grave (souvent associée à une réaction cutanée); tout signe clinique évocateur d’une telle toxicité doit faire l’objet d’une évaluation médicale immédiate
Suivi
FSC et différentielle, bilan de toxicité hépatique (bilirubine totale, ALT) : faire un bilan de base à la naissance, puis lors des rendez-vous de suivi en clinique externe; si l’enfant reste hospitalisé, un suivi à chaque semaine peut être envisagé, puis espacé selon les résultats; tolérance digestive, signes d’irritabilité centrale, surveillance de l’apparition d’une éruption cutanée
La mesure des concentrations sériques de raltégravir peut permettre de guider les ajustements de dose pour optimiser le traitement et minimiser les effets indésirables et le risque de résistance; ces analyses sont demandées au cas par cas par l’équipe des maladies infectieuses et de la pharmacie
Voir aussi la FOPRI – 0089 – VIH – Prévention – Nouveau-né pour les autres éléments de suivi, dont la charge virale du VIH
Contre-indications et précautions
Contre-indications
Dysfonction hépatique sévère préexistante
Développement d’une éruption cutanée grave persistante, ou accompagnée d’une toxicité hépatique ou systémique durant le traitement
Précautions
Plusieurs interactions médicamenteuses (p. ex. : phénobarbital) : consulter une pharmacienne ou un pharmacien
La bilirubine et le raltégravir partagent les mêmes voies de métabolisme hépatique (enzymes UGT1A1, dont l’expression et l’activité sont diminuées chez les enfants prématurés et les nouveau-nés dans les premières semaines de vie) et partagent les mêmes sites de liaison sur l’albumine; par conséquent, une hyperbilirubinémie importante peut ralentir le métabolisme du médicament, et une concentration élevée de raltégravir peut augmenter le risque d’une hyperbilirubinémie non conjuguée