Lorsqu’un enfant reçoit un diagnostic de TDAH, un parent ou un éducateur dira souvent qu’il en avait perçu certains signes.
La psychologue Isabelle Marleau donne des exemples de signes que l’on peut surveiller et, surtout, nous explique que ceux-ci ne veulent pas nécessairement dire que l’enfant souffre de cette condition.
Le TDAH est un trouble neurobiologique
Cela signifie qu’il a une histoire et qu’il est présent depuis la naissance de l’enfant. Il y a donc une continuité dans la présence des symptômes : ce n’est pas quelque chose qui apparaît d’un coup !
Cependant, un parent mieux informé peut voir certains comportements de son enfant sous un nouveau jour et les interpréter différemment.
Le TDAH est un trouble neurobiologique. Cela signifie qu’il a une histoire et qu’il est présent depuis la naissance de l’enfant. Il y a donc une continuité dans la présence des symptômes : ce n’est pas quelque chose qui apparaît d’un coup!
Cependant, un parent mieux informé peut voir certains comportements de son enfant sous un nouveau jour et les interpréter différemment.
Questions fréquentes
Qui est habituellement la première personne à suspecter un TDAH chez l’enfant?
Les éducateurs en garderie sont souvent les premiers à remarquer des symptômes chez l’enfant. Ils le voient agir en groupe, ils le comparent avec d’autres enfants du même âge, ils l’observent dans ses relations sociales et dans une variété de contextes.
Cela dit, n’importe qui peut remarquer des signes : les parents, les grands-parents, le moniteur de natation, la gardienne, etc.
À quel âge apparaissent les premiers signes du TDAH?
Dès l’âge de 2 ans. Certains parents observent même des signes dès la naissance ou les toutes premières semaines de vie. Puisqu’il s’agit d’une condition neurologique présente dès la gestation, il n’est pas étonnant que des signes soient présents dès le début.
Par contre, il est aussi possible de n’avoir rien remarqué avant l’âge scolaire de l’enfant : des formes plus légères de TDAH ou des formes prédominées par des symptômes d’inattention sont souvent dépistées plus tardivement.
Le fait que les parents aient tendance à s’ajuster spontanément aux besoins de leur enfant peut également avoir camouflé les symptômes. Chaque enfant étant unique, plusieurs évolutions sont possibles.
Quels sont les premiers signes de TDAH chez le jeune enfant (avant l’âge de 5 ans)?
Chez le jeune enfant, on peut remarquer des perturbations dans deux sphères du comportement, soit l’inattention et l’hyperactivité/impulsivité.
Dans la première sphère, l’inattention, on peut observer les symptômes suivants :
- L’enfant ne persiste pas devant l’effort. Il se fatigue vite.
- Il n’est pas capable de soutenir son attention dans une activité ennuyeuse et répétitive.
- Il semble constamment distrait, dans la lune. Il perd des choses importantes.
- Il est souvent attiré par ce qui offre une récompense immédiate. Il évite les tâches qui nécessitent un effort soutenu. Il a de la difficulté à se motiver seul.
- Il n’accomplit pas les tâches dans le temps requis et a toujours besoin de plus de temps.
- Il ne peut pas s’organiser. Il a de la difficulté avec les séquences, l’ordre des choses.
- Il n’écoute pas et a besoin que l’on répète les consignes.
Dans la deuxième sphère, l’hyperactivité/impulsivité, on peut observer les symptômes suivants :
- L’enfant a la bougeotte : il est toujours en mouvement, se tortille, ne reste pas assis, court et grimpe à l’excès.
- Il parle sans arrêt, coupe la parole, interrompt les autres et répond avant le temps.
- Il s’excite facilement et a de la difficulté à se calmer après une période d’excitation.
- Il joue avec grande vigueur au point de briser les objets.
- Il agit sans réfléchir. Il n’attend pas son tour.
- Il a de la difficulté à suivre les consignes, à attendre et à retarder ses réactions.
- Il n’a peur de rien. Il peut se mettre en danger ou mettre les autres en danger.
- Il papillonne d’une activité à l’autre plutôt que de s’investir dans une activité, comme s’il n’a pas de but.
Les comportements suivants sont aussi des signes qui peuvent indiquer la présence d’un TDAH :
- Dans des tâches structurées et exigeantes, l’enfant a de la difficulté :
- à rester assis;
- à travailler longtemps (il se fatigue rapidement);
- à se motiver seul et à se mettre au travail;
- à rester au travail en présence de distractions.
- L’enfant ayant un TDAH peut aussi :
- avoir une mauvaise position de travail;
- être souvent très à l’aise, un peu trop rapidement, avec les personnes inconnues;
- avoir besoin de rappels pour ramasser ses affaires à la fin des activités;
- avoir de la difficulté à moduler ses émotions, à revenir calme et à se concentrer de nouveau à la suite d’une période de plaisir intense;
- être plus intolérant aux délais et être plus impatient.
Il faut être prudent, car tous les enfants peuvent présenter certains de ces symptômes de temps en temps. Or, un enfant qui souffre de TDAH présente plusieurs symptômes de manière régulière, sur une longue période de temps et dans une majorité d’activités. Il s’agit pour lui d’un mode habituel d’agir, d’une façon courante de fonctionner dans plusieurs contextes. Il adopte cette manière d’être générale avec toutes les personnes qui interagissent avec lui.
Ce n’est pas un comportement qui n’arrive qu’avec maman ou une seule intervenante spécifique. Les comportements liés au TDAH nuisent significativement au fonctionnement de l’enfant au quotidien.
Quoi faire si on me rapporte des symptômes de TDAH chez mon jeune enfant?
Il est important de ne pas prendre à la légère les observations des adultes qui fréquentent l’enfant au quotidien (tels les éducateurs, les moniteurs de camp de jour, les gardiennes, etc.), car ces observations sont valables et essentielles. Toutefois, il est également important de ne pas conclure trop rapidement.
En effet, une investigation complète est nécessaire afin de savoir si l’on est face à un réel trouble déficitaire de l’attention ou si l’enfant vit plutôt une réaction affective intense, une réaction émotionnelle en lien avec son contexte ou son milieu de vie, un état transitoire ou temporaire, etc.
Lorsqu’il est inquiet, le parent doit absolument en parler à son pédiatre ou à son médecin de famille afin d’entamer un processus d’évaluation.