Montréal, le 20 janvier 2021 – À l’occasion de la Semaine pour un Québec sans tabac (du 17 au 23 janvier), le CHU Sainte-Justine lance un appel à la vigilance aux parents d’adolescents et de préadolescents à propos du vapotage, en offrant notamment quelques conseils afin de prévenir la dépendance aux produits de nicotine : en discuter avec la jeune personne, exprimer un désaccord face à la consommation et assurer la supervision comptent parmi les pistes de solutions.
En ces temps de pandémie, les experts s’inquiètent : selon les dernières recherches, la COVID-19 pourrait mener à une utilisation plus intensive et problématique des produits de vapotage en contexte de détresse psychologique.
Dr Nicholas Chadi, pédiatre et clinicien-chercheur spécialisé en médecine de l'adolescence et toxicomanie au CHU Sainte-Justine explique : « La vapoteuse est très insidieuse, tout d’abord en raison des saveurs qu’elle offre, qui la rendent plus attrayante. La vapoteuse est également très discrète, laisse peu d’odeur et se recharge facilement. Sa consommation devient donc difficile à évaluer ». Il ajoute : « Je vois en clinique des adolescents de 13 ou 14 ans qui m’avouent qu’ils vapotent l’équivalent en nicotine d’un ou deux paquets de cigarettes par jour, ce qui constitue une grosse quantité, sans même s’en rendre compte ».
En marge de la pandémie et du confinement, Dr Chadi se demande comment soutenir ces jeunes qui ont une dépendance au vapotage et éviter qu’ils ne se tournent vers la cigarette, alors que les problèmes de santé mentale sont de plus en plus prévalents, surtout chez les jeunes. En effet, la consommation peut créer un cercle vicieux exacerbé en confinement : l’utilisation des produits de vapotage, qui inclut dans la plupart des cas de la nicotine ou même du cannabis, peut avoir plusieurs conséquences néfastes telles que l’anxiété et des troubles du sommeil. Plus déprimé, l’ado pourrait ainsi s’isoler davantage et même augmenter sa consommation de substances.
La consommation de nicotine sous forme de vapoteuse est une pratique de plus en plus répandue chez les jeunes. En effet, selon l’étude COMPASS, plus de la moitié des jeunes québécois de 4e et 5e secondaire avaient déjà vapoté en 2018-2019. La popularité de ce mode de consommation monte en flèche.
De plus, des études récentes montrent que les jeunes qui vapotent ont des risques accrus de se tourner par la suite vers d’autres produits de tabac. Dr Chadi insiste : « La vapoteuse n'est pas un outil de cessation tabagique démontré efficace chez les ados et est plutôt associée à d'autres comportements liés aux dépendances ».
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À propos du CHU Sainte-Justine
Le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine est le plus grand centre hospitalier mère-enfant au Canada. Il est membre du grand réseau d'excellence en santé de l'Université de Montréal (RUIS). Il compte 5 457 employés dont 1 532 infirmiers et infirmières auxiliaires et 1 000 professionnels en soins, 520 médecins, dentistes et pharmaciens, 822 résidents et plus de 204 chercheurs, 411 bénévoles, 4 416 stagiaires et étudiants de toutes disciplines. Le CHUSJ comprend 484 lits dont 67 au Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME), seul centre dédié exclusivement à la réadaptation pédiatrique au Québec. L'OMS a reconnu le CHU Sainte-Justine « Hôpital promoteur de santé ».