Hanche : Conflit fémoro-acétabulaire

Qu'est-ce que c'est ?

Hanche : anatomie
Hanche : anatomie

La hanche est l’articulation située entre le fémur et le bassin, plus précisément, une portion du bassin appelé l’acétabulum. Tout autour de l’acétabulum se trouve un petit coussin de cartilage appelé le labrum.

Le conflit fémoro-acétabulaire, comme son nom l’indique, est un conflit entre le fémur et l’acétabulum.

Trois (3) causes peuvent être à l’origine de ce conflit :

  1. Une déformation du fémur
  2. Une déformation de l’acétabulum
  3. Des amplitudes extrêmes de mouvements au niveau de la hanche, par exemple dans les sports et les activités suivantes : danse, gymnastique, arts martiaux, hockey (gardien de but), haltérophilie, etc.

Cam-Pincer

Malheureusement, lorsque ces structures osseuses se touchent, elles endommagent le labrum au passage.

Comment précise-t-on le diagnostic?

La première étape consiste à déterminer si la douleur à la hanche est vraiment liée à un conflit fémoro-acétabulaire, car plusieurs structures situées à l’intérieur et autour de la hanche peuvent être une source de douleur.

Pour ce faire, on effectue d’abord un examen physique puis on procède à une infiltration diagnostique. Avant de piquer dans la hanche, on teste certains mouvements qui causent de la douleur et on note leur intensité sur une échelle de 1 à 10. Ensuite, un intervenant insère une aiguille dans la hanche sous guidage radiologique et injecte un médicament qui «gèle » l’intérieur de la hanche.

Lorsque la hanche est gelée, on vérifie si la douleur est toujours présente en testant les mêmes mouvements qu’avant l’injection et on note leur intensité sur 10 en se reportant au journal de la douleur. Si la douleur est complètement soulagée par l’infiltration, cela signifie que le conflit fémoro-acétabulaire est une cause potentielle des symptômes. Sinon, il faut continuer de chercher d’autres causes, comme les tendons et les bourses situés autour de la hanche.

Après l’infiltration, il est important de remplir le journal de la douleur le jour même et au moins à tous les jours pour les deux semaines qui suivent l’infiltration. Ce journal doit être remis au médecin ou au physiothérapeute lors de la visite suivant l’infiltration.

Si l’on croit qu’il s’agit d’un conflit fémoro-acétabulaire, il faut déterminer d’où vient le problème (cause 1, 2 ou 3, ou une combinaison de ces causes). Pour ce faire, nous aurons besoin d’une série de radiographies et d’une résonance magnétique.

Comment traite-t-on le conflit fémoro-acétabulaire?

Traitement conservateur

La première étape est de tenter un traitement conservateur, c’est-à-dire une rééducation en physiothérapie et une modification des activités.

Si l’on participe à un sport impliquant des amplitudes de mouvements extrêmes, il faudra limiter ces mouvements pour ne pas aggraver et entretenir la douleur. De plus, un programme de physiothérapie axé sur la force des fessiers et la position du bassin devra être suivi de manière assidue.

Certaines activités complémentaires, comme le Pilates ou le yoga, peuvent aussi être ajoutées au programme d’exercices.

Si la physiothérapie ne fonctionne pas, il faudra choisir entre la chirurgie ou tout simplement trouver un nouveau sport qui n’implique pas de mouvements extrêmes.

Avant d’opter pour la chirurgie, il faut bien comprendre en quoi elle consiste, ainsi que la nature des risques et des complications qui y sont associés.

Arthroscopie de hanche

La chirurgie se fait par arthroscopie, avec une caméra introduite dans la hanche.


Pendant la chirurgie

Pour accéder à l’articulation de la hanche, on installe le jeune patient sur une table à « traction » afin de créer un espace entre l’acétabulum et le fémur.

Pendant la chirurgie

On insère ensuite une caméra à l’intérieur de cet espace et on observe partout dans la hanche pour déceler les problèmes et pouvoir les traiter (c’est à cette étape que le chirurgien orthopédiste verra, par exemple, si le labrum est déchiré). Si le labrum est déchiré, il le répare.

Amélioration de l'anatomie osseuse

Ensuite, on procède à l’amélioration de l’anatomie osseuse, soit en enlevant de l’os au niveau de l’acétabulum, du fémur ou des deux. Lorsque l’anatomie osseuse est rétablie, le chirurgien referme la capsule de l’articulation et referme la peau.

Le jeune patient reste endormi pendant les 3 heures que dure la chirurgie.


Après la chirurgie

Lors du réveil à la salle de réveil, le jeune patient pourrait ressentir de la douleur sur le dessus des pieds ou des organes génitaux. Cette douleur est attribuable à la position de traction mise en place pendant la chirurgie.

Après la chirurgie, le jeune patient utilisera des béquilles pendant 3 semaines et accomplira des exercices de réadaptation conformément au protocole de physiothérapie standard pour cette chirurgie.


Risques de la chirurgie

Les risques associés à cette intervention sont de l’ordre de 8 % pour les complications mineures et de 0,6 % pour les complications majeures (Harris et coll., Arthroscopy 2013).

Le plus grand risque associé à l’arthroscopie de la hanche est la persistance de la douleur après l’intervention. Cela est particulièrement vrai si la douleur est présente depuis longtemps ou si la hanche présente des dommages irréparables, comme de l’arthrose.

Les autres risques sont :

  • Atteinte neurologique (environ 1,5 %), par exemple : engourdissement, perte de sensation, sensation bizarre sur la peau, difficulté ou incapacité de bouger, atteinte de la fonction urinaire et sexuelle. Notons que 99 % de ces atteintes sont temporaires.
  • Dommage à la peau (périnée, pieds) (< 1 %)
  • Infection (< 1 %)
  • Thrombophlébite/embolie pulmonaire (< 1 %)
  • Ossification hétérotopique (< 1 %)
  • Affection iatrogénique (< 1 %)
  • Nécrose avasculaire (< 1 %)
  • Fracture du col fémoral (< 1 %)
  • Atteinte des vaisseaux sanguins et saignements (< 1 %)
  • Syndrome de compartiment (< 1 %)
  • Luxation de la hanche (< 1 %)
  • Syndrome de dystrophie réflexe (< 1 %)
  • Décès (< 1 %)

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Mise à jour le 16 septembre 2021
Créée le 1 juin 2021
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